Aeroplans - A400MComme nous le disions précédemment, l’A400M a effectué avec grand succès ses premiers vols. Malgré la victoire que cela représente aux yeux de tous ceux qui attendaient ce jour avec de plus en plus d’impatience, ces premières évolutions de l’avion sont clairement entachées par les discussions qui vont avec. En effet, les clients du projet qui ont de quoi être mécontents au vue de l’envolée des coûts du programme et de ses retards mettent aujourd’hui en péril l’avenir de cet avion haut de gamme. Entre responsabilités et manque de moyens financiers, les jours à venir seront peut-être les derniers de celui qui pourtant portait les espoirs d’une Europe de la défense qui peine à se concrétiser.

Aeroplans - Premier décollage A400M

C’est le 11 décembre que l'avion de transport militaire européen a prit pour la première fois son envol depuis l’aéroport de Séville en Espagne pour une durée de trois heures et quarante sept minutes. Le 24 décembre, l’A400M a également effectué un deuxième vol, pendant trois heures et dix minutes, durant lequel il a atteint son altitude de croisière de 30.000 pieds et la vitesse de 555 kilomètres par heure. Bravant le sort, celui qui est appelé à devenir le nouvel appareil de transport de plusieurs pays européens et étrangers a effectué ses premiers vols sans problèmes hormis quelques ajustements, ce qui est normal pour une première série de vols. Observé avec admiration par ses supporters, l’avion d’Airbus Military, filiale d’EADS n’a pourtant jamais été aussi proche de l’abandon.

 

Aeroplans - Dassault RafaleSelon un quotidien brésilien, La Folha do Sao Paulo et différentes sources citées dans la presse française, le dernier rapport d’évaluation remis par l’armée de l’air brésilienne au sujet du renouvellement de sa flotte d’avions de chasse présente ses préférences dans l’ordre suivant : Le Gripen NG arriverait en tête, suivi par le F-18 et enfin par le Rafale. Si on est loin des déclarations politiques de l’année dernière affirmant que l’avion français avait la préférence des Brésiliens, il faut avant tout prendre cette nouvelle avec des pincettes. Influence, ingérence étrangère, partenariats stratégiques, échanges industriels, raisons économiques et j’en passe sont au menu d’une affaire qui nous tient en haleine depuis longtemps et qui n’est pas encore finie.

 

 

gripen-baroud-honneur-bresilUne délégation suédoise de la plus haute importance puisqu'il s'agit ni plus ni moins du ministre suédois de la défense est arrivé le 25 novembre à Rio pour s'entretenir avec les représentants de l'armée brésilienne.

Dans cet appel d'offres où le Rafale de Dassault se place comme favoris, les Suédois abattraient'-ils ici leurs dernières cartes ?

Alors que la décision brésilienne sur l'achat de son futur avion de combat se fait attendre, toutes les spéculations sont permises. Le rafale annoncé comme grands favoris de cet appel d'offres à rebondissement sera t'il détrôné par son rivale suédois ? C'est du moins ce qu'espère Sten Tolgfors ministre suédois de la défense qui rencontre actuellement les responsables brésiliens accompagné d'Ake Svensson PDG du groupe Saab. Les deux hommes vont rencontrer au cours des deux prochains jours le président Brésilien Lula ainsi que les responsables de l'armée Brésillienne avec la ferme intention de remporter le contrat.

 

Aéroplans - Le RafaleLa presse s'est beaucoup emballée il y a quelques semaines suite à la promesse brésilienne d'acheter des avions de combat Rafale à Dassault Aviation. De même, plusieurs projets de contrats étaient nés de par le monde. Rappel des derniers événements.

Brésil

C'est bien entendu le plus gros contrat en vue, puisqu'il porte sur pas moins de 36 appareils, dans le cadre du contrat FX-2. Le Président Lula Da Silva a signé un accord politique avec son homologue français, Nicolas Sarkozy, mais la Force aérienne brésilienne n'est pas très satisfaite, car elle juge le coût de possession du Rafale beaucoup trop élevé par rapport à celui de ses concurrents, le F-18 de Boeing et le Gripen de Saab.

Aéroplans - Le premier A400M lors de son rollout, en juin 2008"L'escalade des coûts aurait placé une charge insupportable sur les contribuables". C'est ce qu'a déclaré Themba Maseko, porte-parole du gouvernement de Pretoria, pour justifier l'annulation du contrat que son pays avait signé avec Airbus Military pour l'acquisition de huit avions de transport A400M.

L'accord remonte à 2005 et était évalué à 1,5 milliards d'euros. Mais avec les turbulences que le programme a connu - et connaît toujours - le coût du premier avion militaire d'Airbus s'est envolé, et l'Afrique du Sud devrait dorénavant consentir à un investissement de 3,5 milliards d'euros, soit près de trois fois plus qu'escompté.

Aéroplans - F-15 et Mirage 200-5F dans le ciel dijonnaisDu 5 au 16 octobre derniers, le ciel dijonnais a accueilli cinq F-15C et un F-15D des Forces aériennes royales saoudiennes (RSAF). Green Shield, c'est le nom de l'exercice, a permis aux aviateurs du Royaume Wahhabite de se mesurer aux Mirage 2000-5F du 1/2 « Cigognes », mais aussi à un Alphajet, deux Rafale, un E-3F et deux hélicoptères Caracal.

Pendant cet exercice, qui a vraisemblablement bien mis en valeur la supériorité du système d'armes du 2000-5F par rapport à celui des F-15 vieillissants, le Ministre adjoint de la Défense pour les affaires militaires, son altesse royale le Prince Khalid Bin Sultan Bin Abdulaziz, a fait le déplacement. Il a pu rencontrer le général Palomeros, chef d'Etat-major de l'Armée de l'Air.

Aeroplans - A330MRTTNous l’attendions depuis plusieurs semaines et voilà que le nouvel appel d’offres pour le renouvellement de la flotte des ravitailleurs de l’armée de l’air américaine (USAF) est désormais lancé.

Ce troisième appel d’offres qui vient après deux tentatives infructueuses pour répondre à un besoin de plus en plus urgent pour l’USAF de remplacer ses vieux KC-135R (en service au mieux depuis 1964) va de nouveau mettre en compétition Boeing et l’alliance transatlantique formée par Northrop Grumman et EADS.

Le contrat est toujours aussi faramineux puisqu’il devrait s'élever dans un premier temps à environ 35 milliards de dollars pour 179 appareils. Trois étapes sont prévues dans le plan d'achats, pour un montant total de quelque 100 milliards de dollars. Voici donc le match relancé sans que l’on sache pour le moment ce qui a vraiment changé. Sur fond de plainte devant l’OMC et de crise économique, le combat pour décrocher ce contrat sera une nouvelle fois intense et passionnant à suivre.

Aeroplans - MiG-29smtNous vous en parlions précédemment : l’Algérie, dans son désir de devenir la puissance dominante dans sa région, s’est portée acquéreuse de MiG-29 en janvier 2006 et de pièces détachées auprès de la corporation MiG pour un montant de 7 milliards de dollars.

Cette commande montre une fois de plus le désir de la Russie de regagner son influence d’autrefois. Entre le Moyen-Orient et le Maghreb, Moscou donne de plus en plus de fil à retordre aux Européens comme aux Américains.

Cependant, l’affaire a prit une tournure assez inhabituelle pour les Russes puisqu’Alger vient de renvoyer quinze chasseurs MiG-29SMT et MiG-29UBT déjà livrés. En cause : la société russe ATK AviaRemSnab, qui aurait livré des pièces détachées anciennes, mais présentées comme neuves, en allant piocher dans de vieux stocks fabriqués entre 1982 et 1990 mais en les dotant de certificats falsifiés.

 

Aeroplans - Dassault RafaleNous avons consacré une série d’articles sur les interrogations qui subsistent autour de la vente, hypothétique du Rafale au Brésil. Dans les prochains mois, la bataille pour ce contrat de 36 appareils pour le renouvellement de la flotte de l’armée de l’air brésilienne va passer dans sa phase finale. Entre négociations bilatérales franco-brésiliennes, lobbying acharné des Etats-Unis, déclarations politiques contradictoires et bien-sûr joutes informationnelles, le contrat est encore loin d’être acquis pour Dassault. Le contrat est en tout cas symbolique pour l’industrie de l’armement française en Amérique du sud. Un marché de plus en plus porteur puisque le continent se réarme petit à petit et qui fait d’ailleurs craindre une nouvelle course aux armements dans la région (Vous pouvez d’ailleurs lire l’article d’Opex360 sur le sujet).

Cet article fait suite à notre article précédent sur cette affaire : La surprise des Embraer KC390 ne fait de loin pas l’unanimité pour la vente de Rafale au Brésil.

Aeroplans - Dassault RafaleSi le contrat brésilien se concrétisait, la vente des Rafale ne devrait plus se faire que par l’échange de la technologie complète au client. Nous parlons régulièrement de l’avancée des discussions avec les Emirats Arabes Unis ou avec la Suisse, nul doute qu’ils aient suivi cette vente à la loupe. Et pour cause, si le Brésil a obtenu un transfert de technologie à 100% comme on aime lire dans la presse, pourquoi n’obtiendraient-ils pas la même chose eux-aussi ?

La question nous semble en tout cas légitime car, en position d’acheteur on souhaite au moins obtenir la même chose, sinon mieux que le client précédent. La plupart du temps le client n’est pas au courant de telles tractations mais ici, on voit bien que le mystère n’en est pas un. Ainsi donc, on peut maintenant imaginer que la vente de Rafale, si elle a lieu aux Emirats (où d’énormes efforts ont d’ailleurs déjà étaient concédés), en Suisse ou ailleurs (Libye, Grèce, Inde…) ne se fera pas sans un transfuge total de la technologie française.

Une aubaine pour la concurrence qui n’aura plus qu’à se servir et les nations ayant des vues sur cette industrie de pointe. Même en payant l’addition au prix fort en France, ce n’est rien comparé aux coûts et au temps nécessaire pour obtenir de soi-même ces savoir-faires.