Guerre économique ou simple défaillance, la vente de MiG à l’Algérie tourne au vinaigre.
Nous vous en parlions précédemment : l’Algérie, dans son désir de devenir la puissance dominante dans sa région, s’est portée acquéreuse de MiG-29 en janvier 2006 et de pièces détachées auprès de la corporation MiG pour un montant de 7 milliards de dollars.
Cette commande montre une fois de plus le désir de la Russie de regagner son influence d’autrefois. Entre le Moyen-Orient et le Maghreb, Moscou donne de plus en plus de fil à retordre aux Européens comme aux Américains.
Cependant, l’affaire a prit une tournure assez inhabituelle pour les Russes puisqu’Alger vient de renvoyer quinze chasseurs MiG-29SMT et MiG-29UBT déjà livrés. En cause : la société russe ATK AviaRemSnab, qui aurait livré des pièces détachées anciennes, mais présentées comme neuves, en allant piocher dans de vieux stocks fabriqués entre 1982 et 1990 mais en les dotant de certificats falsifiés.
Guerre de l’information autour du Rafale au Brésil.
Nous avons consacré une série d’articles sur les interrogations qui subsistent autour de la vente, hypothétique du Rafale au Brésil. Dans les prochains mois, la bataille pour ce contrat de 36 appareils pour le renouvellement de la flotte de l’armée de l’air brésilienne va passer dans sa phase finale. Entre négociations bilatérales franco-brésiliennes, lobbying acharné des Etats-Unis, déclarations politiques contradictoires et bien-sûr joutes informationnelles, le contrat est encore loin d’être acquis pour Dassault. Le contrat est en tout cas symbolique pour l’industrie de l’armement française en Amérique du sud. Un marché de plus en plus porteur puisque le continent se réarme petit à petit et qui fait d’ailleurs craindre une nouvelle course aux armements dans la région (Vous pouvez d’ailleurs lire l’article d’Opex360 sur le sujet).
Le Brésil, un précédent qu’il faudra assumer si le Rafale souhaite se vendre ailleurs.
Cet article fait suite à notre article précédent sur cette affaire : La surprise des Embraer KC390 ne fait de loin pas l’unanimité pour la vente de Rafale au Brésil.
Si le contrat brésilien se concrétisait, la vente des Rafale ne devrait plus se faire que par l’échange de la technologie complète au client. Nous parlons régulièrement de l’avancée des discussions avec les Emirats Arabes Unis ou avec la Suisse, nul doute qu’ils aient suivi cette vente à la loupe. Et pour cause, si le Brésil a obtenu un transfert de technologie à 100% comme on aime lire dans la presse, pourquoi n’obtiendraient-ils pas la même chose eux-aussi ?
La question nous semble en tout cas légitime car, en position d’acheteur on souhaite au moins obtenir la même chose, sinon mieux que le client précédent. La plupart du temps le client n’est pas au courant de telles tractations mais ici, on voit bien que le mystère n’en est pas un. Ainsi donc, on peut maintenant imaginer que la vente de Rafale, si elle a lieu aux Emirats (où d’énormes efforts ont d’ailleurs déjà étaient concédés), en Suisse ou ailleurs (Libye, Grèce, Inde…) ne se fera pas sans un transfuge total de la technologie française.
Une aubaine pour la concurrence qui n’aura plus qu’à se servir et les nations ayant des vues sur cette industrie de pointe. Même en payant l’addition au prix fort en France, ce n’est rien comparé aux coûts et au temps nécessaire pour obtenir de soi-même ces savoir-faires.
Et si la stratégie de vente du Rafale au Brésil servait un intérêt plus grand ?
Cet article fait suite à notre article précédent sur cette affaire : Le Brésil, un précédent qu’il faudra assumer si le Rafale souhaite se vendre ailleurs.
Au vue de nos observations sur cette affaire, nous souhaitons aussi vous faire part de ce qui pourrait être la stratégie française au Brésil. Si l’on a tendance à être pessimistes quant aux annonces politiques faites cette semaine, la théorie suivante pourrait néanmoins s’affirmer comme la plus sérieuse. En effet, la France a depuis quelques années maintenant affichée son désir de regagner en influence dans le monde. Une influence perdue au fil des années principalement à cause de son immobilisme. Si le marché des avions de chasse est particulièrement spectaculaire (la maitrise du ciel et de la technologie étant un élément visible), la France peut se vanter d’être encore un des meilleurs producteur d'armes de la planète. Or, grâce à cette maitrise, elle pourrait bien se servir de la vente de ses Rafale pour accroitre son influence quitte à ne pas faire de profit dans l’immédiat. Une sorte de "dumping" qui mettrait donc la concurrence de côté et laisserait libre champ aux industriels français. "A travers ce partenariat, nous sommes en mesure de pouvoir porter notre influence sur une partie d'un continent où nous étions absents depuis des années et où seuls les Américains étaient en place" a d'ailleurs déclaré le ministre de la défense Hervé Morin. Des propos tout de suite appuyés : "la France et le Brésil se sont engagés dans un partenariat stratégique et parlent d'une même voix sur les grands sujets du monde."
Le 7 septembre, le Rafale fait un pas de géant au Brésil, mais à quel prix ?
Ca y est c’est fait. En ce lundi 7 septembre la nouvelle de la vente des premiers Rafale à l’export est enfin tombée. Dassault Aviation rentre ainsi en négociation avec l’Etat brésilien pour la vente de 36 appareils, soit la première tranche d’un contrat prévu de 120 avions pour moderniser la flotte de l’armée de l’air locale. Ce contrat, qui est maintenant en très bonne voie puisque rien n’est encore joué, est estimé à 5 milliards d’euros hors armement par l’Elysée et permet enfin au Rafale de s’affirmer auprès d’une autre puissance que la France. Cependant, l’avancée du fleuron de l’aviation française soulève aujourd’hui quelques questions qui pourraient bien faire taches au milieu de l’enthousiasme général.
Des transferts de technologie « à un niveau sans précédent » pour vendre le Rafale au Brésil.
Cet article fait suite à notre article précédent sur cette affaire : Le 7 septembre, le Rafale fait un pas de géant au Brésil, mais à quel prix ?
Sur la question des transfères de technologie, la France se serait montrée plus que convaincante pour le président Lula et c’est d’ailleurs ce qui aurait précipité son choix. Si l’on savait depuis quelques mois déjà que cette question serait très certainement la clé de voute de ce contrat, on ne pouvait pas encore estimer l’étendue de ce transfuge. Aujourd’hui, l’Elysée semble assez fière d’annoncer que c’est la totalité de la technologie du Rafale (apparemment jusqu’au code source de l’avion nécessaire pour l’intégration des systèmes d’arme brésiliens) qui sera envoyée au Brésil. Le PDG de Dassault, Charles Edelstenne confirme dans le Monde de jeudi : "Ils (les Brésiliens) souhaitent acquérir des connaissances dans le matériel électronique embarqué pour maîtriser l'évolution de leur Rafale et fabriquer leur avion de transport militaire. Nous allons donc leur fournir ces technologies et nous les accompagnerons dans des développements futurs". Pourtant, on comprend mal comment on peut être fier d’une telle manœuvre puisqu’en dehors du profit sur le court terme que représente l’hypothétique vente de ces 36 Rafale, qu’en sera-t-il des futures compétitions internationales ?
La surprise des Embraer KC-390 ne fait de loin pas l’unanimité pour la vente de Rafale au Brésil.
Cet article fait suite à notre article précédent sur cette affaire : Des transferts de technologie « à un niveau sans précédent » pour vendre le Rafale au Brésil.
Autre surprise de cette annonce faite lors de la visite qualifiée d’historique de Nicolas Sarkozy au Brésil : l’achat d’une douzaine d’Embraer KC-390 pour l’armée de l’air française, pour un montant compris entre 500 et 750 millions d'euros. Avion virtuel dont nous avions déjà parlé et dont les capacités restent encore à prouver, il fera partie de la future concurrence de l’A400M d’ici environ 2015. Si d’ici là on espère que l’appareil de transport de troupes d’Airbus sera enfin arrivé à surmonter ses problèmes, la nouvelle a de quoi étonner.
En effet, la future flotte de KC-390 va a priori poser plus de problèmes à l’armée de l’air quelle ne va en résoudre. A ce moment là, la flotte française sera composée de C-130H, de Casa 235, d’A400M et, de KC-390. Quatre types d’appareils pour lesquels il faudra compter des équipages et des mécaniciens spécifiques, et auxquels on ajoutera toute la chaîne d’approvisionnement nécessaire.
Voici donc que le désir affiché de rationalisation des dépenses des armées en prend un coup. Depuis des années, l'armée de l'air explique pourtant qu'elle souhaite éviter les micro-flottes, c'est-à-dire une flotte composée de nombreux types d'avions en petit nombre, dont le coût est plus élevé qu'un grand nombre du même avion. De son côté, le Rafale est par exemple destiné à remplacer les cinq types d'aéronefs en service dans l'Armée de l'air et la Marine nationale.
L’A400M est en forme mais n’aura plus droit à l’erreur.
Les nouvelles concernant le programme A400M sont bonnes, EADS garde toujours début décembre comme date pour un premier vol de l'Airbus de transport de troupes. Si le Fadec ou logiciel de régulation du moteur de l'appareil est la cause principale des trois ans de retard dans la mise en service de l'avion, il a maintenant passé une étape significative en vue de sa certification. Les difficultés rencontrées étaient dues en partie à la complexité du code du logiciel de 250 000 lignes, à comparer aux 90 000 des réacteurs du Rafale ou ceux de l'A380. En effet, les turbopropulseurs TP400 devront fonctionner dans des conditions très variées, que ce soit lors de décollages sur des pistes sommaires ou encore en vitesse de croisière proche de celle d'un avion à réaction. Suite à ces retard, l'EPI, le consortium en charge du moteur regroupant Snecma, Rolls-Royce, MTU et ITP, a été mis largement sous pression et EADS comme les clients ne semblent plus vraiment disposés à faire de cadeaux après les larges concessions faites autour du programme.
Des A320 de surveillance électronique pour les Emirats ?
Ce serait une grande première pour l'Airbus A320, grand succès du consortium Européen qui n'a jamais été vendu dans une version militarisé. L'appel d'offre, exclusif puisqu'il s'adresse pour le moment uniquement à la France, répond au désir des forces armées émiraties de se doter de moyens d'écoutes électromagnétiques. Des capacités de renseignement renforcées pour un pays qui est de plus en plus au cœur des conflits modernes et qui compte sur ses alliés pour se doter des meilleurs équipements possibles. Les Emirats se sont donc logiquement tournés vers la France avec laquelle le pays entretient des rapports de plus en plus poussés en termes de défense. Rappelons que la base française d'Abu Dhabi vient d'ouvrir ses portes, symbolisant ainsi les accords liants l'Hexagone et les Emirats en cas d'attaque extérieure. La demande porterait sur deux appareils destinés à l'écoute de toutes les sortes ondes électromagnétiques (communications et radars notamment),et ce pour un montant estimé entre 700 et 900 millions d'euros. EADS et Thales renforceraient ainsi leur position sur un marché toujours aussi prometteur.
L'Arabie Saoudite commande de plus en plus en Europe.
De plus en plus étonnant pour une province qui coopère pourtant largement avec les autorités américaines. Si chacun sait que de bonnes relations avec Washington passent par l'achat de matériel militaire, les différents contrats raflés par les entreprises européennes ces derniers mois indiquent que l'Arabie Saoudite, comme beaucoup d'autres pays hier encore sous la domination des Etats-Unis, commencent à vouloir diversifier leurs sources d'approvisionnement. Une aubaine pour une Europe traditionnellement présente au Proche et Moyen Orient et qui peut aujourd'hui proposer un bon nombre d'articles à la vente.
Eurofighter, A330 MRTT ou autre système de protection de la défense aérienne, l'Arabie Saoudite commence de plus en plus à s'affranchir de son fournisseur habituel pour revenir vers les Européens. De plus, si ces commandes représentent des sommes d'argent très importantes, elles concernent aussi du matériel hautement stratégique.
Contre offensive de Saab et Boeing au Brésil face au Rafale.
Alors que Dassault semble en bonne position pour remporter le beau contrat de renouvellement des appareils de la Força Aérea Brasileira (FAB), ses derniers concurrents que sont le Suédois Saab et l'Américain Boeing viennent de déplacer ce qui pourrait bien être leurs derniers pions dans ce jeu d'échec jusque là bien mené par les Français. Plus qu'une compétition commerciale, le jeu du lobbying sera plus que jamais déterminant.
Le contrat pour 36 avions de chasse au Brésil est particulièrement important pour l'industrie aéronautique de Défense française puisque ce serait le premier succès du Rafale à l'export. Puisque l'annonce pourrait subvenir en septembre lors de la prochaine rencontre entre le Président de la République, M. Nicolas Sarkozy, et le Président Lula, la vente du Rafale au Brésil serait officialisée avant celle aux Emirats arabes unis. Si ces deux contrats sont loin d'être conclus, certains éléments placent le grand public et les supporters de l'avion français dans une situation de pseudo confiance. Mais une fois de plus, la concurrence est rude et ne manque pas de ressources.
Au Brésil on parle du Rafale et du Centre Spatial Guyanais.
On sent qu'un dénouement heureux est proche mais comme toujours, il est difficile d'en savoir plus. Si la discrétion est synonyme d'efficacité pour la vente de notre Rafale national, les observateurs ne peuvent que se fier qu'à leur jugement pour pronostiquer sur le premier acquéreur de l'avion de Dassault Aviation. Les Emirats Arabes Unis ou le Brésil, les candidats les plus sérieux aujourd'hui semblent proches d'un engagement sans pour autant que l'on en ait le cœur net.
Si les Emirats en seraient à discuter le prix des avions grand luxe qu'ils comptent se procurer, les Brésiliens pourraient annoncer lors de la prochaine visite dans le pays du président de la République Française, M. Nicolas Sarkozy, le 7 septembre 2009, la commande de 36 appareils.
La coopération entre les industries de défense française et brésilienne est largement passée à la vitesse supérieure. Déjà l'auteur d'une annonce importante de commandes plus tôt dans l'année, le président Sarkozy pourrait officiellement rendre publique avec son homologue brésilien Luis Inacio Lula da Silva, la vente par Dassault Aviation de 36 Rafale pour l'armée de l'air brésilienne.
Le contrat des ravitailleurs de l’USAF bientôt relancé dans un contexte de plainte devant l’OMC.
On pourrait croire que l'on prend les mêmes et on recommence. Et pourtant, les plus optimistes des observateurs pro-Obama estiment que la nouvelle administration américaine sera plus à même de trancher justement dans l'affaire du renouvellement des avions ravitailleurs de l'Armée de l'Air des Etats-Unis, l'USAF.
Ce méga contrat s'il y en a, est disputé par les deux grands rivaux que sont Boeing et Airbus. Tous deux ont d'ailleurs tour à tour remporté le contrat, le premier le perdant en raison de pratiques frauduleuses, le second pour des raisons peut-être plus politiques. Reste que l'appel d'offres pourrait être relancé au milieu de cet été, peut-être encore à la fin de ce mois de juillet.
La survie de l’A400M n’est plus en jeu.
C'est une excellente nouvelle qui nous vient du Castellet dans le Var quant à la poursuite du programme A400M. En effet, les Ministres de la Défense des pays européens clients du futur avion de transport militaire d'Airbus ont décidé de continuer à développer l'appareil et donc de continuer à négocier pacifiquement avec EADS. Si le contexte de ces négociations n'était pas des plus favorable à une telle décision, l'impulsion du ministre français de la Défense, M. Hervé Morin, aura était déterminante pour la signature de cet accord appelant de plus amples négociations après les vacances estivales.
Entre insuffisance budgétaire, influence étrangère, problèmes de conception et de mise en chantier, les contre temps n'ont pas manqué pour donner au programme A400M trois ans de retard sur son planning d'origine. Si tout le monde y va de ses problèmes, il est satisfaisant de voir que certains des acteurs ont bien compris l'enjeu de ce programme et ont réussi à fédérer les plus sceptiques autour d'un projet européen ambitieux.