Pas d'annonce lors du salon du Bourget concernant la vente du Rafale à une puissance étrangère et voila que l'espoir retombe un peu. Si elle fut le fait des plus optimistes, l'annonce qui aurait put venir des Emirats arabes unis semblait un peu prématurée, les améliorations exigées par le client n'étant pas encore disponibles. Reste que l'appareil de Dassault Aviation continue de tracer sa route puisque outre des progrès « substantiels » aux EAU, il est sur la short list brésilienne pour l'achat de 36 avions de combat.
Le Brésil et son accord de partenariat stratégique avec la France.
Un des espoirs le plus sérieux pour l'exportation du chasseur omnirôle français demeure le Brésil. Le président Lula ne cache pas son intérêt pour l'appareil et les Français ont fait beaucoup d'efforts pour remporter ce contrat.
Echange de technologies, implication des industriels locaux, accords de Défense... La France et le Brésil écrivent actuellement une belle page de leur histoire commune.
Depuis une dizaine de jours maintenant (12 juin), la dernière et meilleure offre a été remise aux autorités par tous les participants restant dans l'appel d'offre. Le marché, évalué entre 2 et 3 milliards de dollars, fait partie d'un vaste programme de modernisation « FX-02 » pour la modernisation de l'armée de l'air brésilienne. Mais ce n'est qu'une première étape puisqu'à l'horizon 2040 ce ne seront pas moins de 120 appareils qui pourraient être concernés. Rappelons que le Brésil cherche à s'émanciper de l'influence américaine tout en étendant son emprise sur l'Amérique du sud.
Restent en compétition le JAS-39 Gripen du Suédois Saab et le F/A-18 E/F Super Hornet de l'Américain Boeing. Nous le disions, outre les qualités de l'appareil le Super Hornet devrait subir les frais de la politique d'émancipation brésilienne. Le Gripen devrait également souffrir de la grande superficie du pays. Le Rafale est donc en bonne position dans le choix de l'armée de l'air du Brésil qui se fera selon "des critères commerciaux, techniques, opérationnels, logistiques, de compensation commerciale, industriels, technologiques et de transfert de technologie". Le Brésil ne cache pas sa volonté de développer son industrie aéronautique de défense via cet appel d'offres. Si le pays est bien positionné dans le monde des avions civils via Embraer, du chemin reste à faire pour ce qui est des avions de chasse.
Les Emirats arabes unis, un client exigent.
Outre les exigences de Brasilia, le GIE Rafale doit aussi satisfaire aux exigences d'Abu Dhabi s'il veut décrocher son contrat d'ici la fin de cette année. Selon l'agence d'information émiratie WAM, les spécifications techniques et opérationnelles du Rafale que les autorités souhaiteraient acheter sont aujourd'hui dans les mains françaises. Cet élément, s'il n'est pas détaillé, constitue le fruit de progrès qualifiés aujourd'hui de « substantiels » selon une source proche du dossier interrogée par LesEchos.
Charles Edelstenne, patron de Dassault Aviation, se réjouit lui aussi des progrès réalisés affirmant que tout n'est évidement pas encore joué même si les autorités d'Abu Dhabi se félicitaient de ces avancées. L'Elysée se satisfait également de ces progrès qui symbolisent un peu plus les forts liens qui unissent nos deux pays. Les Américains (déjà fournisseurs de F-16) vont évidement essayer de vendre leurs F-18 voire F-35 et ce, jusqu'au bout.
En plus du Brésil et des Emirats, le Qatar et le Koweït se sont dits des plus intéressés mais ce, sûrement à condition que les EAU fassent le premier pas. Autant dire que l'enjeu est de taille alors que le contrat émirati à lui seul est parfois estimé entre 6 et 8 milliards, tenant alors compte des équipements associés à la livraison des Rafale (on pense notamment au missile Meteor de MBDA).
Le Dubaï Air Show se déroulera entre le 15 et les 19 novembre prochains, peut-être l'occasion de faire une déclaration ?
Retrouvez notre feuilleton Rafale ICI