Pourquoi Sicral s’est retrouvé sur Zenit
Le 20 avril dernier, le Ministère italien de la Défense a réceptionné son nouveau satellite de télécommunications sécurisées, Sicral-1B. Equipé de transpondeurs en UHF, SHF et EHF, il sera très utile aux forces italiennes et à certains autres pays otaniens.
Le satellite a été construit en Europe par Thales Alenia Space et Telespazio, mais c'est au sommet d'un lanceur russo-ukrainien Zenit-3 qu'il a gagné sa position orbitale géostationnaire.
Le lancement était effectué dans le cadre d'un contrat avec l'opérateur Sea Launch, basé aux Etats-Unis. Le seul précédent est celui des satellites militaires allemands SAR-Lupe qui avaient été lancés par des fusées russes Cosmos-3M (cinq vols). Même les Anglais utilisent Ariane pour envoyer en orbite leurs satellites Skynet !
Ariane : Le Vol 188 partira le 14 mai !
Arianespace ne l'a pas encore annoncé officiellement, mais la date du 14 mai prochain a été retenue pour le lancement du prochain vol d'Ariane 5 ECA.
La charge utile sera constituée des observatoires spatiaux Herschel et Planck de l'Agence Spatiale Européenne.
La nature de ces satellites a rendu cette campagne particulièrement tumultueuse, ce qui représente un véritable challenge pour les équipes impliquées, qu'elles soient du CNES, d'Arianespace, de Thales Alenia Space ou d'Astrium.
En revanche, le dernier report était dû à un problème avec le lanceur, qui a nécessité le remplacement de sept pièces identiques qui ont dû être produites spécialement pour l'occasion.
On ne connaît pas encore la date du vol suivant, V189, qui va probablement être décalé suite aux retards de V188.
Le Vol 188 à nouveau reporté
Arianespace vient d'annoncer que le prochain vol d‘Ariane 5 ECA, qui emmènera les satellites Herschel et Planck de l'Agence Spatiale Européenne, a été repoussé à une date indéterminée.
On ne sait pas, à l'heure actuelle, si le problème est lié à l'incident survenu sur la coiffe la semaine dernière. Le décollage devait initialement avoir lieu le 6 mai.
L'incident nécessite le remplacement d'une pièce impliquée dans le guidage du lanceur. Sept exemplaires sont présents à bord.
Cette pièce ne pouvant être produite à une cadence supérieure à une par jour, les équipes tablent sur un lancement au mieux le 13 mai 2009 en fin de matinée (aux alentours de 10h00, heure de Kourou).
Le vol suivant, V189, avec le satellite TerreStar-1, sera du coup probablement décalé. La nouvelle date de lancement de V188 devrait être annoncée officiellement vendredi prochain, 24 avril.
Incident sur le Vol 188
L'activité se poursuit au Centre Spatial Guyanais, où pas moins de trois Ariane 5ECA sont en préparation.
Vol 188 : Herschel et Planck
La semaine dernière, le télescope Herschel de l'ESA a été transféré du bâtiment S1, situé non loin de l'entrée du CSG, vers le bâtiment S5 (à mi chemin entre le Centre technique et les Ensemble de Lancement Ariane) pour y être rempli en ergols.
La semaine prochaine, ce sera au tour de Planck. Les deux satellites pourront alors être transférés dans les containers CCU vers le Bâtiment d'Assemblage Final (BAF) pour être intégrés au lanceur L546.
Justement, les équipes d'Arianespace ont rencontré un incident technique dans le BAF. Au cours de la journée du 16 avril, la coiffe de L546 a été endommagée. On ne sait pas, à l'heure actuelle, quelle est l'étendue des dégâts, ni s'ils engendreront un nouveau report de tir.
Mais à quoi joue Eutelsat ?
La semaine dernière, la flotte du groupe Eutelsat s'est enorgueillie d'un nouveau satellite, W2A. Construit par Thales Alenia Space, il viendra conforter l'opérateur européen à la troisième place du classement mondial.
Malheureusement, ce n'est pas sur une fusée européenne que W2A a gagné l'orbite géostationnaire, mais au sommet d'un lanceur russe Proton-M d'ILS, qui a pu récemment baisser ses prix grâce au cours avantageux du rouble.
Ce n'est pas la première fois qu'un opérateur européen s'adresse à la concurrence pour lancer un satellite, et ce genre de décisions peut se justifier par la volonté d'avoir une certaine redondance dans les moyens de lancement, pour des raisons de planning ou alors peut-être justifiée dans le cas d'opérateurs aux moyens limités qui cherchent à limiter les coûts au maximum.
De toute façon, sur un marché libéralisé, on ne peut pas reprocher à une société privée - qu'elle soit ou non de droit français - de commercer avec une autre société privée.
Mais on conçoit également que les circonstances géopolitiques de notre temps doivent fixer certaines limites à ce libéralisme. Or, ces limites, Eutelsat vient de les franchir.
Le lancement nord-coréen, succès ou échec ?
Il y a tout juste une semaine, le 5 avril 2009, la Corée du Nord déclarait avoir mis sur orbite un petit satellite de télécommunication, portant le joli nom de Kwangmyongsong-2, à l'aide d'un lanceur Unha-2. Environ quatre heure après le lancement, le régime nord coréen annonçait fièrement que le satellite émettait en continue des chansons à la gloire des dirigeants actuels et passés, Kim-Il-sung et Kim-Jong-il. Toujours d'après les services officiels du régime, le satellite décrirait une orbite elliptique de 490km de périgée et de 1426km d'apogée, avec une période de révolution de 104min et 12sec. Le lanceur aurait survolé le nord du Japon à une altitude comprise entre 600 et 1000km.
Le lanceur Unha-2 est un dérivé de l'ICBM (missile balistique intercontinental) Taepodong-2, un triétage composé notamment d'un No Dong, un autre missile balistique, comme second étage, tandis que le troisième étage serait de conception chinoise, utilisant des ergols solides. Le missile aurait une portée comprise entre 4000km et 8000km. Il ne fut testé qu'une seule fois avant le tir de dimanche dernier, lors de manoeuvres militaires en juillet 2006 impliquant le lancement de dix missiles dont un Taepodong-2, mais celui-ci s'abima en mer du Japon au bout de quarante-deux secondes de vol.
Le point sur les activités à Kourou
Au Centre Spatial Guyanais, les techniciens d'EADS Astrium ont terminé l'intégration du lanceur L546 du Vol 188 et l'ont livré à Arianespace le 10 mars, lors de son transfert au Bâtiment d'Assemblage Final.
Pour ce vol, les satellites ne sont pas « standard », car il s'agit des observatoires Herschel et Planck de l'Agence Spatiale Européenne (ESA). D'une valeur scientifique inestimable, on comprend qu'aucun risque n'ait été pris au cours de leur préparation.
Et justement, des problèmes concernant des « marges de sécurité » avaient été rencontrés sur Herschel, ce qui avait conduit l'ESA à demander un report du lancement. Et pendant que les techniciens réalisaient les interventions nécessaires, c'est toute la campagne qui a été suspendue.
Finalement, aujourd'hui même, la date du 6 mai 2009 a été annoncée. Les problèmes d'Herschel sont maintenant résolus, et les opérations peuvent reprendre.
En plaçant ses deux satellites sur le même lanceur, l'ESA joue gros. Elle avait déjà perdu ses quatre Cluster, il y a treize ans et cent vols de cela, en juin 1996, quand la toute première Ariane 5 (Vol 88) explosait dans le ciel kouroucien.
BEIDOU, la Chine vient concurrencer le GPS
Après nos articles sur le russe GLONASS ou la compétition américano-européenne sur GALILEO, passons maintenant à la Chine. Le pays est passé depuis 2000 dans le développement actif de son propre système de navigation par satellites. Une nouvelle fois, les Chinois annoncent au monde qu'ils ne veulent pas dépendre d'autres nations dans le domaine aérospatial. Le système baptisé BEIDOU fait directement référence à sept des étoiles les plus brillantes servants à la localisation de l'étoile polaire. Un nom qui annonce clairement la couleur.
Aujourd'hui le système chinois n'est pas très performant puisque BEIDOU-1 n'est constitué que de 4 satellites et a donc une couverture plus que limitée. Servant au développement de BEIDOU-2 autrement appelé COMPASS, le système chinois a vocation à devenir global et d'utiliser une flotte de 35 satellites (5 géostationnaires et 30 en orbite intermédiaire).
GLONASS, le GPS russe volera-t-il les parts de marché de GALILEO ?
L'Europe souffre à accoucher de son système de géolocalisation par satellites Galileo. La presse se fait relais des distensions même au sein de l'Europe. Pour notre part, nous nous sommes déjà fait l'écho de l'influence américaine sur le développement du système européen. Une influence qui se veut surtout rétrograde et c'est bien la preuve que Galileo représente un enjeu stratégique majeur pour notre continent. Outre les difficultés liées aux Etats-Unis et à l'Europe elle-même, la concurrence étrangère s'est déjà bien mise en route et ceci en faisant fi de ces influences. Nous allons voir que les Russes et les Chinois ont aujourd'hui fait un long chemin pour rattraper l'Europe et les Etats-Unis. Petit état des lieux des forces en présence.
Le système russe, baptisé GLONASS, avait une précision maximale de 20 m, disponible pour tous les utilisateurs. Il a été lancé sous l'Union soviétique, mais suite à d'énormes problèmes de financement il n'est pas encore complet. Toutefois, le Président Poutine en a fait une priorité
La montée en puissance de la Chine - Feuilleton
La Chine a pour ambition de devenir l'un des acteurs majeur de l'industrie aérospatiale mondiale. Ce désir se traduit aujourd'hui avec des démonstrations de force parfois impressionnantes. Que ce soit au travers de vols spatiaux habités, des missions d'explorations lunaire et martienne ou encore avec le développement d'un avion de ligne gros porteur les chinois deviennent de plus en plus menaçants pour les occidentaux. Les Européens sont notamment hésitants quand à la stratégie à employer dans ce pays qui dans la défense commence à défrayer la chronique par ses copies à peine voilées. Voici donc nos articles, au fil de l'actualité :
1) Un point sur les ambitions aéronautiques chinoises
2) En Chine, Airbus continu à entretenir la future concurrence ?
3) Des capacités spatiales chinoises pour l'Afrique
4) Vols habités chinois, un exemple à suivre... ou à éviter ?
La Corée du Nord à la conquête de l'Espace ?
Depuis plusieurs semaines déjà, le régime nord-coréen a annoncé son intention de procéder au lancement de son premier satellite de communication à l'aide d'une fusée Unha-2 (Voix lactée) qui n'est autre qu'un dérivé du missile intercontinal Taepodong-2.
D'après des sources japonaises confirmées par un responsable américain, le lanceur/missile aurait été érigé sur son pas de tir, sa coiffe étant recouverte d'un tissu, sans doute pour empêcher les services étrangers de déterminer ce qui se cache sous la coiffe du lanceur.
En effet, de nombreux pays, Japon et Etats-Unis en tête, s'inquiètent de cette annonce d'un tir imminent qui ne serait selon eux rien d'autre qu'un essai du missile nord-coréen. Cette version n'a en effet été testée qu'une seule fois auparavant, en 2006, et se solda par un échec puisque le missile fut détruit quelques secondes après le tir.
Cependant, un autre tir de la version précédente de ce missile, le Taepodong-1, eut lieu en 1998, et celui-ci finit sa course dans la mer du Japon, non sans avoir survolé une partie du pays du même nom. De plus, le missile Taepodong-2 est crédité d'une portée de 7 000 km, ce qui met les îles Hawaïennes et l'Alaska à portée de celui-ci.
Les débuts des sondes d'exploration chinoises
L'exploration automatisée du système solaire à l'aide de sondes spatiales n'a émergé en Chine que depuis quelques années. En effet, la politique spatiale chinoise a préféré donner la priorité au développement de la flotte de satellites, notamment à des fins militaires, ainsi qu'au programme de vols habités.
Ceci peut s'expliquer, d'une part, par le fait que l'envoi de satellites militaires est une nécessité stratégique pour le gouvernement chinois (surveillance des activités militaires des autres pays, notamment ses voisins asiatiques, télécommunications militaires, etc.). D'autre part, les vols habités sont un instrument de propagande très efficace, aussi bien pour exacerber le sentiment patriotique de la population que pour s'affirmer comme puissance de premier plan sur la scène mondiale.
A l'heure actuelle, la Chine a investi principalement dans deux programmes de sondes automatiques, l'un pour l'exploration lunaire, l'autre pour l'exploration de Mars et de ses satellites. Dans les deux cas l'objectif affiché du gouvernement chinois est de préparer l'arrivée de taïkonautes sur ces deux astres.
Vols habités chinois : un exemple à éviter… ou à suivre ?
Bien que le programme spatial chinois ait démarré assez tôt - la République populaire a lancé son premier satellite en avril 1970 - il est longtemps resté relativement marginal. Tout changea au début des années 1990, quand le Parti communiste fit de l'Espace une priorité nationale.
De nombreux progrès ont été faits en achetant des technologies au voisin russe, qui sombrait alors dans un état de déliquescence dont on ne voyait pas l'extrémité. La partie la plus visible des ambitions chinoises est sans conteste le programme Shenzhou, qui a permit à ce jour d'effectuer trois vols habités avec des vaisseaux russes Soyouz modifiés, faisant de la Chine la troisième nation à maîtriser l'envoi de cosmonautes - ou yuhangyuans - en orbite.
Depuis, les responsables politiques chinois n'en finissent pas de promettre au monde qu'ils lanceront bientôt de gigantesques stations orbitales, et qu'ils enverront des hommes fouler les cratères lunaires et les dunes martiennes.
Présentation du site Kosmonavtika
Aujourd’hui nous allons attirer votre attention vers un site qui fait référence dans son domaine : Kosmonavtika.
Spécialisé dans le spatial russe, il est intégralement en langue française. Vous pourrez y retrouver, par exemple, un dossier complet sur l’aventure Soyouz en Guyane.
Sur Aeroplans vous pourrez bientôt retrouver un petit topo à ce sujet ainsi que ses futurs avancements mais puisque l’information existe déjà, retrouvez là sur Kosmonavtika directement. Depuis plusieurs années Arianespace et les Russes travaillent main dans la main. Une coopération exemplaire pour l’Europe et la Russie. Il était donc naturel pour nous de faire ce relais d’information.
Le Vol 189 va mettre en lumière le talon d’Achille d’Ariane 5
On a appris de source non officielle que le Vol 189 d’Ariane 5 ECA est programmé pour le 27 mai prochain. Cette mission s’annonce pour le moins atypique, puisqu’elle n’emportera qu’un seul satellite commercial.
TerreStar-1, c’est son nom, sera le plus gros satellite de télécommunications jamais lancé. Construit par Space Systems/Loral, il a une masse au lancement de 6,7 tonnes ! Ariane 5 ECA est le seul lanceur au monde capable d’emporter une telle charge sur une orbite de transfert géostationnaire.
Mais avec un tel passager, pas question de mettre un deuxième satellite sous la coiffe, et le propriétaire, TerreStar Networks, devra régler tout seul la facture de 160 M€.