Alors que nous avons encore tous en tête les images du colonel Zhai Zhigang flottant dans l’espace un drapeau chinois à la main (Mission Shenzhou VII), que se passe-t-il sur Terre ? Les ambitions chinoises sont claires : constituer une industrie aéronautique performante et compétitive dans le monde entier. Le but n’est pas seulement de satisfaire son marché intérieur mais bel et bien de conquérir des parts de marché globales. Et cela a déjà commencé puisque le loueur américain et filiale de General Electric GECAS a commandé 5 exemplaires du premier avion régional chinois, l’ARJ21.
Comme toujours les chinois vont vite. Il y a encore peu de temps ils annonçaient le lancement de la Commercial Aircraft Corporation of China (COMAC) et voila que déjà, leurs premiers avions volent et enregistrent des commandes. L’ARJ21-700 de la Avic 1 Commercial Aircraft Corporation (ACAC) a effectué cette semaine son premier vol dans la région de Shanghai (là où il est produit.). L’avion de 70 à 90 places semble progresser, un an après la sortie du premier exemplaire des chaines d’assemblage.
Mais attention, ce n’est pas la seule carte qu’abat aujourd’hui la Chine. Le Xinzhou-600 a également réussi ses vols d’essais et prépare sa production commerciale prévue pour l’année prochaine. La Xi’an Aircraft Industry Company (XAIC) va donc produire cet appareil de ligne court courrier de 50 à 60 places qui est le successeur du Xinzhou-60. Il a était modifier pour gagner en confort, en pratique ainsi que pour satisfaire au mieux aux vols inter-insulaires. Ceci de manière à pénétrer les marchés d’Asie du sud-est et d’autres pays insulaires.
Le projet chinois le plus ambitieux reste de produire un avion de 150 sièges. En l’occurrence, l’un des types de jets les plus populaires du marché. L’avion sera conçu et assemblé à Shanghai par la COMAC. Les chinois ont annoncés vouloir utiliser des fournisseurs internationaux, même si les partenariats avec des entreprises domestiques chinoises seront appréciés.
Avec ces trois types d’appareils, les chinois deviennent de véritables compétiteurs aux industries aéronautiques occidentales. Pour le moment il est vrai que techniquement, nous avons une longueur d’avance mais nous devons être vigilants. Les chinois avancent vite. Cette semaine ils auront tout de même enregistré la plus grosse commande à l’export de leur histoire, même s’il ne s’agit que de 5 avions. Les chinois ne jouent donc pas encore dans la même coure qu’Airbus, Boeing, Bombardier ou Embraer mais, pour combien de temps encore ? Ceci d’autant plus que nous sommes en mesure de nous demander si la stratégie à court terme des avionneurs occidentaux est adaptée à cette menace. En ouvrant des usines de production et en favorisant les transferts de technologies, n’ouvrons-nous pas la porte au compétiteur chinois de demain ? Très confiants en notre supériorité technologique, nous allons certainement au devant de tensions concurrentielles sévères. Dans un premier temps, les chinois continueront à apprendre, mais l’avenir des avionneurs, comme des sous-traitants qui fourniront les chinois dans un avenir proche parait compromis dans cette région du monde.