Les Etats-Unis abandonnent la Lune… et l’Europe ?
Ça y est. Barack Obama, l'a annoncé mardi matin : les Etats-Unis renoncent officiellement à leur programme d'exploration de la Lune, et donc a fortiori de Mars. Les analystes de Washington ont en effet estimé que cet ambitieux programme, lancé par George W. Bush en 2004, n'était réalisable qu'au prix de rallonges budgétaires et calendaires exorbitantes.
La NASA va terminer la construction de la Station Spatiale Internationale, et s'engage à l'exploiter au moins jusqu'en 2020. Mais le budget 2011 que le Président nobélisé vient d'annoncer « annule le programme Constellation, y compris les lanceurs Ares I et Ares V et le véhicule d'exploration habité Orion », comme l'a reconnu l'administrateur Charles Bolden.
Contrat Yamal : trop beau pour être vrai
La nouvelle est tombée la semaine dernière : le groupe russe Gazprom a annulé son contrat avec Arianespace pour le lancement de ses deux satellites Yamal-400, qu'il a transférés sur Proton.
Yamal-400 : l'illusion d'une grande victoire européenne
Il y a un an, Gazprom avait créé la surprise en choisissant l'opérateur européen n°1 mondial pour lancer ses deux satellites de nouvelle génération. C'était la première fois que des engins russes allaient être mis en orbite par un lanceur étranger (à l'exception de Bonum-1, en 1998, mais les conditions étaient alors très particulières), et le choix d'Ariane face aux concurrents ILS et Sea Launch avait été pris comme une très grande victoire européenne.
Le Terrible a tiré avec succès un M-51 !
Mercredi matin, à 09h25 (heure de Paris), le sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE) Le Terrible a procédé à un tir de missile stratégique M-51 depuis la baie d'Audierne, dans le Finistère. Le missile a volé pendant une vingtaine de minutes avant de s'abîmer dans l'océan Atlantique, à environ 2 000km de la Caroline du Nord.
Ce vol d'essai était placé sous la responsabilité de la Direction Générale de l'Armement, mais le Bâtiment d'Essais et de Mesures (BEM) Monge, de la Marine Nationale, était présent sur zone pour observer l'impact. Le missile ne transportait bien sûr aucune charge nucléaire.
Trois vols d'essais du M-51 avaient déjà été réalisés entre 2006 et 2008, tous depuis le Centre d'Essais des Landes, soit depuis un pas de tir, soit depuis une piscine. Cet essai était le premier effectué depuis un SNLE dans des conditions proches de l'utilisation opérationnelle.
Le nouveau missile français, développé sous maîtrise d'œuvre de EADS Astrium, devrait entrer en service opérationnel dès cette année, à bord du Terrible. Il deviendra le sixième missile de la Force Océaniques Stratégique (FOST), après le M-1, le M-2, le M-20, le M-4 et le M-45, ce dernier armant toujours nos SNLE à l'heure actuelle.
Retour sur le bilan 2009 d’Arianespace
La société Arianespace a récemment présenté son bilan pour l'année 2009. Et il faut bien le dire : il est exceptionnel. Sept lancements d'Ariane 5, c'est une première, et bien sûr tous réussis. Cela fait maintenant sept années que le lanceur européen n'a pas connu d'échec, les trente-cinq derniers vols s'étant déroulés sans incident.
Ces sept missions de 2009 ont permis de lancer dix satellites commerciaux et cinq satellites institutionnels (Herschel et Planck pour l'ESA, Hélios 2B et les deux SPIRALE pour la Défense française. A côté de cela, onze des vingt-deux contrats commerciaux signés en 2009 l'ont été par l'opérateur européen.
Mais regardons ce qui se passe du côté de la concurrence. Jusque là, le marché se partageait entre trois grands acteurs : Arianespace, ILS et Sea Launch. Ce dernier a fait faillite cette année, et il semble peu probable qu'il puisse refaire surface (sans mauvais jeu de mot).
En revanche, les Russes et leur lanceur Proton-M paraissent beaucoup plus menaçants. Tout d'abord, comme nous l'avions déjà souligné sur ce blog, les bilans Arianespace/ILS sont faussés par une différence de taille : les missions institutionnelles de Proton ne sont pas du ressort de l'opérateur commercial qu'est ILS, et les deux concurrents ne jouent donc pas avec les mêmes règles.
L'Allemagne prend doucement le contrôle de GALILEO
Le programme de géolocalisation par satellite européen GALILEO verra-t-il enfin le jour ? Aura-t-il autant d’utilité avec le temps qui passe ? Voici deux questions qui vont commencer à germer, même dans les esprits les plus optimistes. De confrontations en confrontations, la future constellation de satellites voit son futur de plus en plus incertain au fil des années.
Même si, récemment, le contrat de construction des quatorze premiers engins spatiaux fut enfin attribué à une entreprise allemande, OHB, les opportunités commerciales s’envolent à grande vitesse et les concurrents occupent de plus en plus de terrain. Si GPS, GLONASS et COMPASS ont du pain sur la planche et vont sûrement s’affronter avec avidité, GALILEO aura toutes les chances de vivre une vie tranquille en arrivant après la bataille.
Pourquoi la Chine offre-t-elle ses services pour mettre en orbite le premier satellite bolivien ?
Depuis la fin de l’année dernière, nous savons par voix officielle que la Chine se propose d’aider la Bolivie à acquérir son premier satellite de télécommunications. A première vue, la nouvelle a de quoi étonner puisque la Bolivie reste encore un des pays les plus pauvres d’Amérique du sud. D’ailleurs, force est de constater que l’opposition politique du pays s’insurge de cette future dépense estimée à 300 millions de dollars.
Or, le président bolivien Evo Morales continue de justifier son choix. Le satellite pourrait effectivement permettre au pays de se développer plus vite qu’il ne le fait actuellement. Un argument qui laisse d'abord perplexe, mais pas quand on regarde qui se propose aujourd’hui d’aider la Bolivie. C’est effectivement en marge de la dernière grande assemblée des Nations Unis à New York que Hu Jintao, le président chinois, s’est engagé à aider son homologue bolivien. Ainsi, le satellite devrait être construit puis mis en service grâce à cette nouvelle puissance spatiale qu’est la Chine.
En route vers MUSIS et retour sur Helios IIB
On parle souvent de la prédominance des Etats-Unis dans l’Espace. Rumeurs, vérités et films hollywoodiens mettent en effet bien en valeur une nation qui a toujours fait de l’espace une de ses priorités scientifiques et militaires.
Ce dont on parle moins, c’est la manière dont la France a depuis longtemps joué cette même carte pour devenir aujourd’hui un acteur de tout premier plan. Avec la mise en service d’Helios 2B en cette fin d’année 2009, les succès français en matière d’imagerie militaire peuvent occuper le devant de la scène. Rejoignant en orbite ses frères Helios 2A et Helios 1A, cette Rolls-Royce des satellites confirme que la France dispose aujourd’hui de la seconde capacité mondiale d’observation stratégique en Occident. Ceci en attendant MUSIS, programme de relève de la famille Helios et qui semble d’ores et déjà promis à un succès hors du commun.
Missions accomplies pour Ariane 5 et Ares 1-X
Le lanceur européen Ariane 5 a accompli avec succès aujourd'hui sa sixième mission de l'année 2009, en plaçant sur orbite de transfert géostationnaire les satellites NSS-12 et Thor-6 pour le compte des opérateurs SES World Skies et Telenor Satellite Broadcasting.
La masse totale à injecter sur orbite était de près de neuf tonnes. Le tir fut effectué de jour, à 17h heure locale dans un ciel un peu nuageux, ce qui a empêché de voir la sépération des Etages d'Accélération à Poudre notamment. Les satellites furent largués au bout d'une trentaine de minutes de vol.
NSS-12 est un satellite de télécommunications de 5 700kg destiné à remplacer NSS-703 à 57° Est. Il permettra de couvrir une grande partie de l'hémisphère Est, soit le Moyen-Orient, l'Europe, l'Asie centrale et du Sud, ainsi que l'Afrique de l'Est. Il a été conçu par le constructeur américain Space Systems/Loral sur un bus de la série FS 1300 doté de 88 répéteurs en bandes C et Ku.
Ce fut le 32ème lancement de satellites pour le compte de l'opérateur SES World Skies par Arianespace sur un total 41 satellites constituant la flotte de ce groupe, Ariane 5 avait d'ailleurs déjà placé sur orbite le satellite NSS-9 en février de cette année.
Trois fusées en préparation en Amazonie et en Floride
Deux des principales bases de lancement au monde sont actuellement en pleine effervescence. Au Centre Spatial Guyanais, le lanceur L550 est maintenant sous la responsabilité d'Arianespace dans le Bâtiment d'Assemblage Final (BAF). Il doit mettre sur orbite les satellites NSS-12 et Thor-6 le 29 octobre prochain.
L'assemblage est d'ores et déjà terminé, les deux satellites et la structure SYLDA5 étant enfermés sous la coiffe.
Il s'agira du sixième vol européen de l'année, mais pas du dernier ! En effet, 2009 devrait être l'année où le leader mondial du transport spatial devrait enfin parvenir à augmenter sa cadence de lancement. Depuis qu'Ariane 5 est le seul lanceur de la gamme, c'est-à-dire depuis le retrait d'Ariane 4, il a procédé à trois tirs en 2003 et 2004, cinq tirs en 2005 et 2006 et six tirs en 2007 et 2008.
La politique d'influence chinoise en action en Bolivie et au Laos pour la construction de nouveaux satellites.
Nous parlons regulièrement de l'ambition chinoise de devenir un acteur majeur du secteur spatial et une nouvelle fois, il y a tant a dire. Missions lunaires et martiennes, station orbitale permanente, sorties dans l'Espace, Pékin fait parler de la Chine à tout bout de champ avec un seul objectif : devenir une puissance spatiale dominante.
Avec sa politique de "leader des pays en voix developpement" qui n'engage que ceux qui la croit, la Chine propose de plus en plus ses services aux pays comme le Venezuela ou le Nigeria. Alliée politique et maintenant economique, la Chine donne de plus en plus de fil à retordre aux Occidentaux, pourtant confiants.
Dans son désir de gagner toujours plus en influence de par le monde, Pékin offre aujourd'hui ses services à deux nouveaux pays, la Bolivie et le Laos. Si les lancements ne rapporteront surement pas d'argent aux Chinois, c'est une brèche que nous dévoile Pékin face à des Americains en transition et des Européens toujours sans politique d'accroissement de puissance claire.
Au Kazakhstan, Nicolas Sarkozy n’oublie pas l’aéronautique et l’Espace
Aujourd'hui 6 octobre, le Président de la République, Nicolas Sarkozy a effectué une visite au Kazakhstan, la plus grande des anciennes Républiques soviétiques après la Russie. Accompagné notamment par Louis Gallois, il a rencontré le Président Noursoultan Nazarbaïev, un personnage sur qui tout le monde se pose beaucoup de questions.
Ancien leader communiste du temps de l'URSS, il se maintient au pouvoir depuis près de quinze ans et a pour cela été largement critiqué par l'OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe). Pourtant, la France décide de soutenir sa candidature à la présidence de cette organisation.
Le Kazakhstan, pays à forte dominance musulmane, a soutenu le régime islamiste iranien de Mahmoud Ahmadinejad à plusieurs reprises. Nazarbaïev sait toutefois se montrer conciliant, et il a permis aux forces armées américaines et françaises de transiter par son territoire pour rejoindre le théâtre d'opérations afghan.
Succès (habituel) pour le Vol 191
Pour la trente-troisième fois d'affilée, le lanceur européen Ariane 5 a parfaitement accompli sa mission. Il a décollé hier soir à 23h59 (heure de Paris) du Centre Spatial Guyanais et a placé sur orbite les satellites Amazonas-2 et COMSATBw-1 au terme d'un vol d'une demi-heure environ.
EADS Astrium a de quoi être particulièrement fier car, outre le lanceur, le groupe était le maître d'oeuvre pour les deux satellites ! Pour COMSATBw-1, il a toutefois sous-traité la plate-forme à Thales Alenia Space, qui a utilisé une Spacebus-3000B2.
Il s'agissait du cinquième vol de l'année pour Arianespace, qui a donc lancé pour l'instant sept satellites commerciaux ainsi que les observatoires Herschel et Planck. En comparaison, International Launch Services, le principal concurrent de l'Europe, a lui aussi effectué cinq vols, mais avec seulement cinq satellites en tout et pour tout.
Car la principale force d'Ariane 5 ECA est bel et bien sa capacité à lancer de très lourdes charges. Pour le Vol 191, elle avait sous sa coiffe quelques 9 087kg !
Le prochain vol d'Ariane 5 doit avoir lieu le 29 octobre, avec les satellites NSS-12 et Thor-6.
Décollage du Vol 191 dans quelques heures
Ce soir, à 23h59 (heure de Paris), le lanceur L549, la quarante-septième Ariane 5, devrait décoller du Centre Spatial Guyanais de Kourou. Cette Ariane 5 ECA mettra sur orbite de transfert géostationnaire deux satellites de télécommunications, l'un civil, l'autre militaire.
Amazonas-2 a été construit par EADS Astrium pour le compte de la société espagnole Hispasat. Le précédent Amazonas avait été mis sur orbite par un lanceur russe Proton-M, et de ce côté-ci de l'Oural on ne peut que se réjouir du nouveau choix d'Hispasat ! La masse de ce satellite est de 5,5t, et il sera placé au sommet de la structure SYLDA5.
En dessous de lui se trouvera un autre satellite d'Astrium : COMSATBw-1, « Bw » signifiant Bundeswehr. C'est en effet le premier satellite militaire allemand de télécommunications ! Avec déjà les cinq satellites radars SAR-Lupe, les forces armées d'outre Rhin vont donc disposer d'une véritable petite flotte.
COMSATBw-1 sera placé à 63° Est, ce qui lui permettra notamment d'assurer les communications au-dessus de l'Afghanistan, où plus de 2 000 soldats allemands sont déployés. Le satellite sera géré par une société privée, MilSat Services GmbH, détenue par EADS et ND Satcom, cette dernière appartenant elle-même à la Société Européenne des Satellites (SES).
Le tir de ce soir sera le cinquième de l'année. Deux autre sont encore prévus, le premier le 29 octobre avec les satellites NSS-12 et Thor-6, et le dernier le 10 décembre avec le très attendu Hélios 2B.
Le lanceur a été amené dans la zone de lancement n°3 hier matin et jusque là tout les voyants sont au vert. On rappelle que le lancement peut-être suivi en direct sur arianespace.com.