Aéroplans - Le lanceur L550 lors de son transfert BIL-BAFDeux des principales bases de lancement au monde sont actuellement en pleine effervescence. Au Centre Spatial Guyanais, le lanceur L550 est maintenant sous la responsabilité d'Arianespace dans le Bâtiment d'Assemblage Final (BAF). Il doit mettre sur orbite les satellites NSS-12 et Thor-6 le 29 octobre prochain.

L'assemblage est d'ores et déjà terminé, les deux satellites et la structure SYLDA5 étant enfermés sous la coiffe.

Il s'agira du sixième vol européen de l'année, mais pas du dernier ! En effet, 2009 devrait être l'année où le leader mondial du transport spatial devrait enfin parvenir à augmenter sa cadence de lancement. Depuis qu'Ariane 5 est le seul lanceur de la gamme, c'est-à-dire depuis le retrait d'Ariane 4, il a procédé à trois tirs en 2003 et 2004, cinq tirs en 2005 et 2006 et six tirs en 2007 et 2008.

Aéroplans - Le lanceur L532 lors de sa mise en place dans le BILLe dernier lancement, le Vol 193, utilisera la dernière Ariane 5GS. Il doit mettre en orbite le très attendu Hélios 2B au mieux le 10 décembre. Pour l'instant, le lanceur L532 est en préparation dans le BIL.

A quelques milliers de kilomètres de là, au Centre Spatial Kennedy de Cap Canaveral, la NASA a procédé mardi au rollout de son tout premier lanceur de nouvelle génération Ares I-X. De par le monde, de nombreux passionnés sont extrêmement enthousiastes et voient dans ce nouveau véhicule l'avènement d'une « nouvelle ère », pour reprendre les termes de la NASA elle-même.

En réalité, tout n'est pas si simple. Si les relations publiques de la NASA s'amusent à faire la correspondance entre l'actualité et les heures héroïques d'Apollo, il pourrait en être tout autrement.

Aéroplans - Le lanceur Ares-I-X lors de son rolloutTout d'abord, le lanceur qui vient d'être installé sur son pas de tir en Floride n'est pas en soi une révolution technologique. Le premier étage sera à terme un booster de navette muni d'un segment supplémentaire, mais sur cette version d'essai, ce dernier est factice. En fait, le premier étage qui est actuellement sur le pas de tir est simplement un booster ayant déjà volé sur une navette en 1985 !

Tout le reste - l'étage supérieur, le vaisseau Orion et le système d'éjection - est factice. L'objectif est juste de vérifier le bon comportement de l'ensemble. Le vol ne devrait durer qu'environ deux minutes et ne comportera même pas de mise en orbite.

Et l'avenir même du lanceur est on ne peut plus incertain. L'Administration du Président Obama a décidé d'une remise à plat pure et simple du programme spatial américain, et personne ne peut, à l'heure actuelle, prédire ce que deviendra Ares I.

Il semble donc beaucoup trop tôt pour se réjouir, et nul doute que l'atmosphère qui règne en ce moment sur le Cap Canaveral doit différer en de nombreux points de celle dans laquelle vivaient les ingénieurs d'Apollo, qui travaillaient dans un but clair avec un calendrier précis et bien défini.

NP