Aujourd'hui 6 octobre, le Président de la République, Nicolas Sarkozy a effectué une visite au Kazakhstan, la plus grande des anciennes Républiques soviétiques après la Russie. Accompagné notamment par Louis Gallois, il a rencontré le Président Noursoultan Nazarbaïev, un personnage sur qui tout le monde se pose beaucoup de questions.
Ancien leader communiste du temps de l'URSS, il se maintient au pouvoir depuis près de quinze ans et a pour cela été largement critiqué par l'OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe). Pourtant, la France décide de soutenir sa candidature à la présidence de cette organisation.
Le Kazakhstan, pays à forte dominance musulmane, a soutenu le régime islamiste iranien de Mahmoud Ahmadinejad à plusieurs reprises. Nazarbaïev sait toutefois se montrer conciliant, et il a permis aux forces armées américaines et françaises de transiter par son territoire pour rejoindre le théâtre d'opérations afghan.
Une part du gâteau pour Eurocopter...
Au cours de sa visite éclair dans la nouvelle capitale du pays, Astana, Nicolas Sarkozy a assisté à la signature d'un accord entre Eurocopter et le fond d'investissement Samrouk-Kazina concernant la formation de pilotes, la maintenance et la location d'hélicoptères. Ce document ne serait que le premier pas vers un partenariat plus poussé, qui verrait notamment le Kazakhstan acquérir plusieurs voilures tournantes.
Cela s'inscrit dans une stratégie plus globale de « conquête de l'Est », amorcée avec la création de la filiale à 100% Eurocopter Vostok. Au Salon du Bourget 2007, elle avait déjà signé un contrat avec le Kazakhstan pour installer un centre de maintenance in situ.
...et une autre pour Astrium
Pour sa part, EADS Astrium a signé un contrat qui avait été annoncé au mois de mai dernier pour la fourniture de deux satellites d'observation de la Terre, pour un montant de 220 millions de dollars. Dans le cadre de l'accord, Astrium construira également un « centre d'assemblage de satellites au Kazakhstan ».
Le pays avait déjà mis sur orbite un premier satellite KazSat en 2006, mais il était tombé en panne seulement deux ans plus tard. L'opération avait été réalisée en coopération avec la Russie, qui construisait le satellite et assurait le lancement. Un programme KazSat-2 a par ailleurs été lancé.
Le contrat signé avec Astrium marque donc un fantastique revirement de la stratégie kazakhe, qui cherche visiblement à prendre ses marques vis-à-vis du grand frère russe, qui a lui aussi fait part de son souhait d'abandonner à moyen terme sa base spatiale de Baïkonour, située en territoire kazakh, qu'il loue actuellement au prix fort.
Dans l'histoire, la grande inconnue reste la réaction de Moscou. Il y a quelques mois, une agence de télécommunications russe, filiale de Gazprom, avait confié à Thales Alenia Space la construction de ses deux satellites Yamal, et il semble que l'Etat n'ait pas apprécié et ralentisse les paiements au groupe franco-italien. Cette fois, nul ne peut prédire quelle sera son attitude face à ce signe supplémentaire de perte d'influence.
NP.