Comme nous l’annoncions la semaine dernière, un incident technique avec un boîtier de communication à bord de l’ISS avait mis en suspens le remplissage des réservoirs de l’ATV-3, menaçant à terme de repousser son lancement.
Selon nos informations, il s’avère que le problème est maintenant réglé. Jean-Yves Le Gall, Président-Directeur général d’Arianespace, l’a par ailleurs confirmé lors de ses vœux à la presse, puisqu’il a indiqué que le remplissage avait été autorisé dès le 4 janvier.
Jean-Jacques Dordain, lors de sa traditionnelle conférence de presse annuelle, a par ailleurs indiqué que tout serait fait pour que le lancement ait lieu à l'heure dite, car un report aurait des répercussions dans le monde entier, en raison de la densité du « trafic » à destination de l'ISS.
La nouvelle, pourtant rendue publique, est passée totalement inaperçue. Elle est en effet noyée dans les rapports quotidiens ultra-détaillés que la NASA publie sur les activités à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS).
Le 21 décembre, à Baïkonour, trois cosmonautes (un Russe, un Américain et un Européen) se préparent à décoller à bord d’un vaisseau Soyouz TMA-M. Pendant ce temps, en orbite, leurs collègues se battent contre un système de communications qui permet de contrôler l’approche des vaisseaux de ravitaillement européens ATV.
Le PCE – c’est le nom de ce système – est équipé d’un module qui fait la liaison avec l’ordinateur du Segment russe de l’ISS, auquel s’amarre le vaisseau européen. Lors de l’essai de la mi-décembre, c’est justement ce module, appelé CPD1, qui n’a pas fonctionné. Une seconde tentative a été réalisée le lendemain, sans plus de succès.
Dans la nuit de vendredi à samedi (23h03 à Kourou, 03h03 en métropole), le lanceur Soyouz-ST-A SZ02 va décoller du Centre Spatial Guyanais. Il emmènera six satellites sur orbite, tous construits par EADS Astrium.
VS02, le deuxième vol de Soyouz en Guyane
Le premier lanceur Soyouz avait décollé de Guyane le 21 octobre dernier, avec les deux premiers satellites GALILEO. Il s’agissait alors d’une version ST-B du lanceur, la plus moderne. Cette fois-ci, c’est un Soyouz-ST-A, qui utilise le « vieux » moteur RD-0110 sur son troisième étage, moteur impliqué dans l’échec du 24 août dernier, quand un Soyouz au départ de Baïkonour s’était écrasé dans les montagnes de l’Altaï.
En conséquence, le troisième étage (Bloc I) avait fait un aller-retour en Russie à bord d’un An-124 pour inspection. Le défaut à l’origine de l’accident du 24 août était isolé, et tout était en ordre sur le lanceur guyanais. Mais on ne reprochera pas aux Russes cet excès de prudence.
Le lanceur avait été livré en Guyane par le MN Colibri au mois de juin, en même temps que celui utilisé pour le premier vol du 21 octobre. Deux autres lanceurs avaient été livrés en 2009, et ils attendent toujours leur lancement dans le Bâtiment d’Assemblage et d’Essais (MIK).
Les relations entre la Russie et Israël ont toujours été très ambigües. Alors que la première est directement impliquée dans le programme nucléaire iranien, la seconde abrite sur son sol une très importante communauté russe, au point que la langue de Tolstoï est devenue la troisième langue maternelle de l’Etat hébreu.
Les satellites AMOS
Mais dimanche matin, à 12h17 heure de Paris, la coopération russo-israélienne s’est littéralement envolée. Un lanceur russe Proton-M a quitté le sol de Baïkonour et a mis en orbite AMOS 5, le cinquième satellite de télécommunications israélien.
AMOS 1, 2, 3 et 4 ont tous été construits par l’industriel israélien IAI, et sont opérés par Spacecom, une entreprise créée spécialement par l’Etat hébreu.
L’Agence Spatiale Européenne (ESA) a lancé la semaine dernière une fusée-sonde destinée à valider certaines technologies nécessaires à la future évolution du lanceur européen.
Un petit « Cap Canaveral suédois »
On en parle peu, mais l’Europe ne dispose pas que de la base de lancement de Kourou, en Guyane : elle en possède une deuxième en Suède, près de Kiruna. Baptisé Esrange (European Spaceresearch RANGE), ce complexe sert à lancer des ballons stratosphériques et des fusées-sondes, et il est géré par l’agence spatiale suédoise (SSC).
La SSC réalise des tirs de fusée-sondes depuis 1977 dans le cadre du programme TEXUS, placé sous la responsabilité d’EADS Astrium. A l’origine, le programme utilisait des fusées britanniques Skylark 7, mais depuis 2005 elles ont été remplacées par des fusées brésiliennes VSB-30.
Capables d’emporter des charges utiles de 400kg, elles culminent à 250km d’altitude et fournissent jusqu’à six minutes de microgravité. Elles sont utilisées pour la réalisation de petites expériences scientifiques, qui ne justifient pas d’être embarquées sur la Station Spatiale Internationale.
Le déploiement de la constellation de téléphonie mobile américaine Globalstar-2 n’est pas un long fleuve tranquille. Le troisième lancement, qui devait avoir lieu la semaine prochaine, est reporté au mieux à Noël à cause d’un problème technique récurrent du côté du constructeur.
Des débuts laborieux
Thales Alenia Space avait signé le gigantesque contrat pour le développement de la deuxième génération de satellites Globalstar en décembre 2006. Quarante-huit satellites à construire pour la modique somme de 661M€ ! Les lancements devaient également être réalisés par la France à partir de 2009, mais les retards dans la construction de l’Ensemble de Lancement Soyouz en Guyane ont forcé Arianespace à transférer le contrat chez STARSEM, qui effectuera les tirs depuis Baïkonour, par grappes de six.
Le premier vol a eu lieu en octobre 2010, le second en juillet 2011, et le troisième devait être réalisé le 5 décembre prochain. Un quatrième et dernier tir devait permettre de compléter la constellation en février 2012.
Mais voilà, un grain de sable est venu enrailler cette belle mécanique. Et un grain de sable de taille ! Les satellites sont orientés dans l’Espace par des volants d’inertie, un composant absolument vital. Chaque satellite en a besoin de trois, et en possède un quatrième en secours. C’est Goodrich Aerospace qui fournit les volants d’inertie à Thales, et on peut dire que l’équipementier américain n’en est pas à son coup d’essai, puisque ce sont déjà ses volants d’inertie qui volent sur les satellites GPS II de l’US Air Force.
Reportage - Alors que la NASA lançait ce samedi 26 novembre le rover Curiosity depuis Cap Canaveral en Floride, un membre d'Aeroplans eut la formidable opportunité de faire partie de la délégation française invitée à l'événement. En effet, outre les Etats-Unis, la France est le principal contributeur à la mission Mars Science Laboratory (MSL). Le tir fut effectué au moyen d'une Atlas V fournie par le consortium United Launch Alliance (ULA) en version 541, i.e. dotée d'une coiffe de 5m de diamètre, de 4 boosters et d'un étage cryogénique. La performance demandée au lanceur pour l'occasion était de 3,4 tonnes, comprenant le rover Curiosity (de 900kg), les modules de rentrée et d'atterrissage ainsi que l'étage de croisière, le tout à placer sur une trajectoire interplanétaire. Le tir fut un succès complet puisque l'Atlas V s'est arrachée du pas de tir dès l'ouverture de la fenêtre de tir, soit à 10h03 heure locale, avant que la charge ne soit libérée par l'étage Centaur à T+41min.
Lancement réussi pour Ariane 5 ECA !
Comme l'a rappelé Jean-Yves Le Gall juste après le lancement, le système de lancement Ariane a, certes, ses défauts, mais il s'est encore affirmé comme le lanceur le plus fiable du monde. Avec un carnet de commande plus rempli que n'importe lequel de ses concurrents, Ariane vient encore une fois de s'affirmer comme le leader mondial absolu du marché.
C’est un parcours tumultueux que le lanceur L561 aura dû traverser pour atteindre la Zone de Lancement n°3. Le lancement était initialement prévu pour le 11 août dernier, mais avait été reporté au 9 septembre.
La campagne de lancement s’était déroulée sans incident notable, et le 30 août l’intégration du lanceur dans le BAF était terminée. Malheureusement, dès le lendemain, Arianespace annonce un report à une date ultérieure en raison de « vérifications supplémentaires » à mener sur la turbopompe du moteur HM-7B, celui qui propulse l’étage supérieur ESC-A.
Les travaux prennent plus de temps que prévu, et c’est durent au final près de trois semaines. Le J0 est alors fixé au 20 septembre, et le lanceur est transféré en ZL3 le 19 septembre. La chronologie est arrêtée pour les raisons sociales que l’on a précédemment évoqué sur ce blog, puis elle est reprise vingt-quatre heures plus tard.
Des services pours les particuliers...
Ce lanceur est la 60ème Ariane 5 depuis le vol inaugural de juin 1996, ainsi que la 33ème en version Ariane 5 ECA. La charge utile supérieure pour ce vol est le satellite de télécommunications Arabsat-5C. C’est une plate-forme Eurostar 3000 d’Astrium, d’une masse de 4 619kg.