La nouvelle, pourtant rendue publique, est passée totalement inaperçue. Elle est en effet noyée dans les rapports quotidiens ultra-détaillés que la NASA publie sur les activités à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS).
Le 21 décembre, à Baïkonour, trois cosmonautes (un Russe, un Américain et un Européen) se préparent à décoller à bord d’un vaisseau Soyouz TMA-M. Pendant ce temps, en orbite, leurs collègues se battent contre un système de communications qui permet de contrôler l’approche des vaisseaux de ravitaillement européens ATV.
Le PCE – c’est le nom de ce système – est équipé d’un module qui fait la liaison avec l’ordinateur du Segment russe de l’ISS, auquel s’amarre le vaisseau européen. Lors de l’essai de la mi-décembre, c’est justement ce module, appelé CPD1, qui n’a pas fonctionné. Une seconde tentative a été réalisée le lendemain, sans plus de succès.
Un détail technique ? Certes, mais qui a son importance. L’ATV-3 est arrivé à Kourou le 25 août, et il est depuis en cours de préparation dans le bâtiment S5. Au mois de décembre, sa cargaison a été chargée dans le compartiment pressurisé, et le lanceur Ariane 5 ES a été transféré au Bâtiment d’Assemblage Final (BAF). Le lancement est actuellement prévu pour le 9 mars.
La dernière grande étape dans la campagne de lancement est le remplissage des réservoirs d’ergols. C’est une étape cruciale, car irréversible. Les réservoirs doivent être approvisionnés environ deux mois et demi avant le lancement, et une fois qu’ils sont pleins, on est en quelque sorte « obligé » de lancer !
Or, le remplissage des réservoirs est justement conditionné à la réussite de l’essai du système PCE sur l’ISS. En effet, si ce système n’est pas opérationnel, l’ATV-3 ne pourra pas s’amarrer. Avant de le lancer, il faut donc être sûr que le PCE fonctionne… Affaire à suivre.