Echec de Taurus… et réflexion sur Vega
Mardi 24 février au matin, le huitième vol du lanceur léger américain Taurus s'est soldé par un échec, suite à un problème lors de la séparation de la coiffe. La charge utile était le petit satellite scientifique OCO de la NASA.
Le précédent tir de Taurus remontait à 2004, et l'avant dernier, qui s'était également mal terminé, a eu lieu en 2001. Le bilan du petit lanceur d'Orbital est donc plus que mitigé.
De telles péripéties ne peuvent que nous amener à nous poser des questions sur l'avenir d'un autre lanceur léger : Vega.
Sensiblement plus puissant que Taurus, Vega effectuera son premier vol en 2010. Alors que la construction de son pas de tir à Kourou est en très bonne voie, tout le monde se pose la question de l'utilité de ce lanceur.
Quand l’Amérique partit en guerre contre Galileo.
Article coécrit par Nicolas Pillet et Michael Colaone.
Le monde compte actuellement trois systèmes de navigation par satellite, à divers degrés d'avancement.
Le premier, et aussi le plus connu, c'est bien sûr le GPS américain, constitué de 24 satellites. Pour les utilisateurs civils, le signal a une précision de l'ordre de 20 m, car il est volontairement brouillé, de manière à ce que les militaires soient les seuls à bénéficier de la précision maximale.
Le système russe, baptisé GLONASS, a une précision maximale de 20 m, disponible pour tous les utilisateurs. Il a été lancé sous l'Union soviétique, mais suite à d'énormes problèmes de financement il n'est pas encore complet. Toutefois, le Président Poutine en avait fait une priorité nationale, et ce ne sont pas moins de six satellites par an qui sont lancés.
Menace sur la campagne de vol 188 ?
Article coécrit par Nicolat Pillet et Michael Colaone.
La situation en Guadeloupe pourrait bien impacter le déroulement des opérations relatives à la compagne de vol 188. A priori aucun rapport entre les activités spatiales en Guyane et les mouvements sociaux en Guadeloupe mais attention, la situation pourrait bien déteindre.
Déjà en Martinique la situation de la Guadeloupe a fait des émules. La déclaration du ministre de l'outre -mer n'y ont pas beaucoup aidées dans une région où ces déclarations sont souvent prises à partie. Déclarer que le mouvement martiniquais est moins bien organisé que celui de Guadeloupe ne pouvait qu'être relevé comme un défi. Le mouvement guadeloupéen fait donc tâche d'huile en Martinique et la « solidarité » pourrait bien
Un de plus !
Arianespace, le CNES et Astrium ont enregistré hier leur vingt-neuvième succès consécutif. Le Vol 187 d'Ariane 5 ECA a parfaitement décollé, exactement à l'heure prévue, peu après le coucher du Soleil.
Environ une demi-heure après le départ, qui a eu lieu à 23h09 (heure de Paris), le satellite Hot Bird 10 d'Eutelsat a été injecté sur son orbite de transfert géostationnaire. C'est donc un nouveau succès pour l'opérateur européen, de quoi le consoler de la perte récente de W2M.
Le deuxième satellite à être largué était NSS-9, pour le compte de SES New Skies. Il a été suivi par les deux microsatellites SPIRALE A et B, appartenant à la Délégation Générale pour l'Armement.
NSS-9 et SPIRALE devaient initialement faire partie du Vol 186, mais NSS-9 a été remplacé par W2M, qui ne laissait plus suffisamment de place à SPIRALE.
Ce lanceur, L545, était la quarante-troisième Ariane 5, et la dix-septième du Lot PA, qui en comptait trente. Arianespace a récemment signé avec Astrium le contrat pour le Lot PB de trente-cinq nouveaux exemplaires.
Signalons également que ce lanceur était le sixième à être équipé d'EAP à viroles soudées (les cinq précédents étaient V174, V176, V177, V179 et V183). A terme, toutes les Ariane 5 auront des viroles soudées, qui permettent d'augmenter la performance globale.
Le dossier de vol officiel : ICI
V187 : un vol pour Eutelsat, la SES et la DGA
Hot Bird 10
La plus grosse charge utile qu'Ariane 5 mettra en orbite demain soir est le satellite Hot Bird 10, qui remplacera Hot Bird 6. On se souvient qu'en 2002, ce satellite avait fait débat alors qu'il avait été confié non pas à Ariane, mais au vol inaugural de l'un de ses concurrents les plus menaçants : Atlas V.
Il s'agit du troisième et dernier d'une série de trois appareils. Hot Bird 8 avait été mis en orbite par Proton en 2006, et Hot Bird 9 était sur le précédent vol d'Ariane (V186). Ces trois Hot Bird ont été construits par Astrium sur la base d'une plate-forme Eurostar 3000.
Satellites Ekspress : un succès, aussi pour l'Europe
Tôt ce matin, un lanceur Proton-M a mis en orbite les satellites de télécommunications russes Ekspress AM44 et Ekspress MD1.
Ils ont été construits par la compagnie russe ISS (anciennement NPO PM) pour le compte de l'opérateur national GPKS. Mais les répéteurs de ces satellites, trente-six au total, ont été fournis par l'industriel français Thales Alenia Space (TAS).
L'unique concurrent du GPKS en Russie est la filiale satellitaire du groupe Gazprom, qui exploite les satellites Yamal. Or, on le sait, TAS vient récemment de remporter le contrat de fabrication des deux prochains exemplaires.
On ne peut donc que féliciter la société cannoise pour avoir réussi à s'imposer à ce point sur un marché réputé comme l'un des plus fermé du monde !
Intense activité à Kourou
Deux campagnes sont actuellement en cours au Centre Spatial Guyanais, l'une d'elle devant mener à lancement après demain.
Vol 187 : prêt pour la ZL3
Les deux petits satellites SPIRALE de la Délégation Générale pour l'Armement (DGA) ont été rattachés au lanceur L545, et la coiffe a été installée. La 43ème Ariane 5 est maintenant prête pour être transférée demain matin dans la Zone de Lancement n°3, où la chronologie va pouvoir démarrer.
Rappelons que les deux autres charges utiles sont les satellites de télécommunications Hot Bird 10 d'Eutelsat et NSS-9 de la Société Européenne des Satellites (SES).
Le décollage aura lieu à 23h09 (heure de Paris) dans la nuit de jeudi à vendredi. En cas d'incident, comme ce fut le cas lors du vol précédent, la fenêtre de lancement s'étend jusqu'à 00h04.
Hispasat-1E volera sur Ariane 5
Le groupe espagnol Hispasat vient de signer avec Arianespace le contrat de lancement du dernier né de sa flotte de satellites de télécommunications, Hispasat-1E.
L'année dernière, ce satellite avait fait parler de lui, car sa construction avait été confiée à l'Américain Space Systems/Loral (SS/L) plutôt qu'à un industriel européen. Néanmoins, SS/L avait sous-traité le développement de la charge utile (53 répéteurs en bande Ku) à la filiale espagnole de Thales Alenia Space.
Hispasat-1E sera construit sur la base d'une plate-forme LS-1300, qui avait déjà servi pour un autre satellite espagnol, Spainsat (lancé par le Vol 170 en 2006). Il sera mis en orbite à la fin 2010. Son coût est estimé, selon le groupe Hispasat, à plus de 200 M€.
Le contrat Yamal : tout simplement incroyable !
Arianespace vient de l'annoncer : c'est sur une Ariane 5 ECA que voleront les satellites de télécommunications russes Yamal-400 !
Yamal : des satellites au pays du gaz
Cette nouvelle est d'une importance capitale. Les satellites Yamal sont opérés par Gazprom Space Systems, filiale du géant gazier et unique concurrent de l'opérateur national russe.
Les deux premiers Yamal-100 ont été lancés en 1999, suivis par deux Yamal-200 en 2003. Deux autres satellites (Yamal-300) ont été annoncés il y a déjà plusieurs années, mais n'ont pas encore été mis en orbite.
Il y a très peu de temps, Gazprom a annoncé le développement d'une quatrième paire, évidemment baptisée Yamal-400.
Et Thales entre dans la partie
Les Russes, et c'est un paradoxe, ont bon savoir construire des satellites, ils sont très en retard dans le secteur de l'électronique de pointe, et s'ils veulent être performants dans le monde impitoyable des opérateurs télécoms, ils doivent faire appel aux compétences occidentales.
L'Iran 9ème puissance spatiale
Lundi 2 février 2009 aura vu l'arrivée d'une nouvelle nation dans le club très élitiste des puissances spatiales, c'est-à-dire des pays ayant un accès indépendant à l'Espace. En effet, ce jour là, à 18h30 GMT, l'Iran a procédé au lancement d'un petit satellite de fabrication 100% iranienne baptisé Omid (Espoir en persan) au moyen d'un lanceur Safir-2.
L'Iran devient ainsi la neuvième nation ayant mis un satellite en orbite après l'URSS (1957), les États-Unis (1958), la France (1965), le Japon (1970), la Chine (1970), le Royaume-Uni (1971), l'Inde (1980) et Israël (1988).
La satellisation de la charge utile a été confirmée par le NORAD (Commandement américain chargé de la surveillance de l'Espace et de l'espace aérien des États-Unis), faisant ainsi tomber les doutes et suspicions des pays occidentaux. En effet ceux-ci doutaient jusqu'alors des capacités spatiales iraniennes qui avaient déjà annoncé le succès d'un lancement en août 2008, celui-ci n'emportant cependant pas de satellite. Cette fois-ci le succès est bien réel, des astronomes amateurs ayant même réussi à capter les signaux envoyés par Omid.
Des nouvelles de V187 et V188
La campagne de lancement Vol 187 touche à sa fin. Le 26 janvier, Ariane 5 ECA a été transféré du Bâtiment d'Intégration Lanceur (BIL) au Bâtiment d'Assemblage Final (BAF), marquant ainsi la passation des responsabilités entre Astrium et Arianespace.
Le satellite Hot Bird 10 d'Eutelsat a été arrimé à l'adaptateur de vol, et le tout a été installé sur la SYLDA5 dans le Hall d'Encapsulation du BAF (BAF HE) le 30 janvier. Après la pause du week-end, la coiffe a été mise en place sur Hot Bird 10 le 2 février. Ensuite, le 3 février, le satellite NSS-9 a été installé sur le lanceur.
La répétition générale (RG) doit avoir lieu le 6 février. Le lanceur sera transporté en Zone de Lancement (ZL3) le 11 février, pour un le lancement prévu dans la nuit du 12 au 13 février, le plus tôt possible entre 23h09 et 00h04 (heure de Paris).
Les deux charges utiles auxiliaires, SPIRALE A et B, ont été arrimées au lanceur dès le 29 janvier. Ces satellites donneront à la France la base de données infrarouge nécessaire à la mise à poste d'un système de détection de missiles.
Perte du satellite W2M : quelles responsabilités ?
On vient de l'apprendre : le satellite W2M d'Eutelsat a subit une très grave avarie et sa mission est terminée. Il avait été lancé il y a à peine plus d'un mois, le 20 décembre dernier, par le Vol 186 d'Ariane 5 et était en train de rejoindre sa position définitive à 16°E sur l'orbite géostationnaire.
Cet accident aura d'importantes conséquences pour l'opérateur Eutelsat. W2M devait remplacer W2, qui a été lancé en 1998 par le Vol 111 d'Ariane 4 et qui arrive donc en fin de vie. Ce sera finalement W3B, dont la mise en orbite est prévue l'année prochaine, qui assurera cette mission. Ce satellite devait initialement être positionné à 7°E.
W2M a été développé conjointement par Astrium et Antrix, la filiale commerciale de l'agence spatiale indienne (ISRO). Il a été vanté comme un exemple de coopération franco-indienne. Antrix était responsable de la plate-forme, tandis qu'Astrium assurait la gestion générale du projet et la fourniture de la charge utile.
Des capacités spatiales chinoises pour l'Afrique
Le 14 mai 2007 la Chine mettait en orbite un satellite pour le compte du Nigeria. Retour sur un évènement largement relayé dans la presse africaine et chinoise et qui montre que le marché des lanceurs est surtout politique et influence.
Le satellite de télécommunications , conçu et fabriqué par la Chine pour le Nigeria a était lancé depuis la base de lancement de Xichang à bord d'une fusée porteuse Longue Marche 3B, également de fabrication chinoise. La Chine effectue donc un lancement commercial pour le compte d’une puissance étrangère avec pour la première fois du matériel uniquement de fabrication chinoise. La conquête spatiale chinoise passa alors à la vitesse supérieure avec notamment la sortie dans l’espace du premier chinois l’année dernière.
La défense du Centre Spatial Guyanais comme enjeux stratégique majeur.
Quand on débarque en Guyane française on pourrait croire que la seule menace pour la fusée Ariane V viendrait de la forêt. Fière au milieu d’un territoire couvert à 90% par une végétation dense et riche, le lanceur européen est en fait au centre des convoitises mondiales. Conscientes de ces enjeux, les autorités locales ont mit en place un dispositif musclé pour palier à tout problème. Une organisation renforcée lors du processus de lancement mais toujours en éveil.
Depuis le discours du président Nicolas Sarkozy à Kourou le 11.02.2008 et l’actualisation du "Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale", l’espace est redevenu une priorité affichée pour la France en matière de défense et de renseignement. L’espace redevient ainsi une activité stratégique majeure alors qu’elle souffrait depuis quelques temps déjà d’un manque d’intérêt de la part de la haute fonction publique. Or, qui dit activité stratégique dit dispositif de sécurité maximal. Nous verrons que pour une fois la France se donne les moyens de limiter les risques sous-jacents à l’activité d’Ariane.