UAL Group, la maison mère de United Airlines met enfin un terme à ses discussions tous azimuts pour une fusion. Nous avons pu croire un temps qu’US Airways était bien positionnée pour fusionner avec son homologue américaine et pourtant, c’est Continental Airlines qui va convoler avec United Airlines.

La fusion va créer la plus grande compagnie aérienne des Etats-Unis et donc du monde puisque la première place revient actuellement à Delta.

Le 22 avril, US Airways Group jetait l’éponge sans beaucoup plus de détails. La compagnie confirmait ainsi des discussions avec UAL Group. La compagnie américaine estime que la consolidation dans le secteur a du sens mais quelle ne doit pas se faire à tout prix.

US Airways devra donc se satisfaire de sa fusion de 2005 avec America West formant ainsi la cinquième plus grosse compagnie américaine. Ceci d’autant plus que Continental discutait aussi avec United. Il faut croire que dans le jeu des négociations, Continental s’est montrée plus persuasive pour se marier avec une des plus prestigieuses compagnies des Etats-Unis, United Airlines.

L’appétit de United pour la croissance.

United est une des plus prestigieuses compagnies aériennes du ciel américain. Récemment, nous parlions du géant au sujet du renouvellement de sa flotte. En effet, le transporteur souhaitait acquérir une cinquantaine de long-courriers. Et c’est d’ailleurs chose faite puisque United a passé commande de 25 Boeing 787-8 Dreamliner le 25 février dernier. Elle est évaluée à 4,2 milliards de dollars et est assortie d’options pour une cinquantaine d’appareils supplémentaires. Les premières livraisons arriveront tout juste pour remplacer les B747-400 et B767-300ER qui seront alors retirés du service actif.

Au même moment, United recevra aussi ses premiers 25 Airbus 350-900 XWB. Cette commande annoncée le 10 mars est chiffrée à 6,2 milliards de dollars est elle-aussi assortie d’une cinquantaine d’appareils en option. Les avions arriveront entre 2016 et 2019 et seront équipés de moteurs Rolls-Royce. Cette nouvelle flotte sensée réduire les coûts de la compagnie ainsi que ses émissions sur certains trajets devait à l’origine revenir à l’un ou à l’autre avionneur. Un choix qui paraissait logique pour réduire au maximum les coûts de maintenance par exemple. Cependant, il faut croire qu’une fois encore les logiques politico-économiques du pays auront compté dans la partie.

La consolidation du ciel américain continue.

La fusion entre United et Continental n’aura pas était de tout repos. Après le retrait de US Airways, les deux compagnies n’arrivaient pas à se mettre d’accord sur le prix à payer pour une fusion. Ainsi, cette fusion par échange d’actions sans primes n’était pas si évidente. Les deux groupes n’arrivaient pas à s’accorder sur combien d’actions United aurait à céder à Continental. Continental souhaitant que l’échange se base sur la valeur des actions de la compagnie avant que les discussions en vue d’une fusion soient rendues publiques.

Pour les autres modalités de la fusion, ce fut chose plus aisée. Glenn Tilton, directeur général de United, devient président du groupe, tandis que le patron de Continental Jeffrey Smisek devient le directeur général. L’ensemble créée par la fusion prendra le nom de United Airlines mais gardera les caractéristiques visuelles de sa partenaire. La marque Continental Airlines est donc amenée à disparaitre avec le temps.

Cette fusion devrait être effective au cours du quatrième trimestre de cette année. Le siège de la nouvelle compagnie sera basé à Chicago mais son hub principal sera lui à Houston. Au total, la nouvelle United comptera dix hubs : Houston, Newark, Cleveland et Guam issus de Continental, Chicago, Washington, Denver, Los Angeles, San Francisco et Tokyo de United Airlines. Elle desservira 370 destinations dans 59 pays et touchera 144 millions de passagers. La fusion des réseaux devrait être rapide, les deux compagnies n’ayant aucune route en commun sur le secteur international et très peu sur le domestique.

La compagnie devrait dégager un chiffre d’affaires de 29 milliards de dollars. C’est mieux que Delta et ses 28 milliards de dollars mais c’est moins qu’Air France – KLM et ses 24 milliards d’euros l’an dernier. UAL a en attendant fait un bon premier trimestre réduisant sa perte grâce à une nette augmentation de son chiffre d’affaire (+15% à 4,24 milliards de dollars). D’un autre côté, Continental a fait état d’une perte de 146 millions de dollars. La compagnie subit l’impact de la crise et des intempéries extrêmes dans le nord du pays. Cependant, à titre de comparaison Air France – KLM a annoncé des pertes annuelles de 1,3 milliards d’euros. Un retour à l’équilibre opérationnel est attendu en 2010-2011.

Une flotte hétéroclite qui limite les synergies.

La flotte de la nouvelle United compte 650 appareils soit à peine plus qu’American Airlines. A terme, cette flotte devrait rejoindre celle de Delta puisque les deux compagnies possèdent 160 appareils en commande chez Boeing et Airbus. A noter cependant que les flottes de United et de Continental ne sont pas du tout harmonieuses et la fusion ne bénéficiera donc pas de synergies importantes à ce niveau là. Au total, se sont quand même entre 1 et 1,2 milliard de dollars qui devraient être économisés par les deux acteurs.

Ainsi, deux ans après une première tentative infructueuse, les deux géants américains sont bien partis pour dépasser Delta et devenir le premier acteur mondial du transport aérien. Cette nouvelle fusion continue de changer considérablement le visage du transport aérien aux Etats-Unis. Un paysage profondément modifié depuis cinq ans avec les mouvements opérés par exemple par US Airways, America West, Delta, Northwest Airlines, Republic Airways ou Shuttle America.

Cette nouvelle consolidation, après celle de Iberia et de British Airways au mois d’avril, est encore sujette à l’autorisation des autorités américaines de la concurrence, la Federal Trade Commision (FTC). A noter enfin que American Airlines se retrouve désormais un peu seule après ces vagues de consolidation qui ne l’auront pas concerné. Son dernier rachat remonte à 2001 avec la mythique TWA. Si ses concurrents la distance notamment en terme de nombre de passagers transportés, elle affirme que la réduction du nombre de ses concurrents lui sera bénéfique. Reste à savoir si la compagnie ne cherchera pas à s’allier à US Airways ou encore à Jet Blue.

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