Alors que l'on croyait que le Rafale n'avait pas satisfait aux exigences indiennes pour le renouvellement de leur flotte de combat, les soupçons de certains quand à une manœuvre de déstabilisation se révèlent aujourd'hui fondés. Le chef de l'armée de l'air indienne a en effet annoncé officiellement que Dassault Aviation pouvait participer avec son Rafale à l'appel d'offres lancé par New Delhi pour l'achat de 126 avions de combat.
"Dassault Aviation a été autorisé à placer son Rafale pour des essais", a indiqué à l'AFP un responsable du ministère de la Défense mercredi (soit après la formation du nouveau gouvernement indien). Des essais que se dérouleront très bientôt pour la sélection de l'appareil qui remportera le plus gros appel d'offres du moment puisque le marché est évalué à entre 10,4 et 12 milliards de dollars.
Les concurrents encore en piste pour le remplacement de la flotte laissée par l'ex-Union soviétique sont les plus importants et les plus agressifs du moment : Boeing (F/A-18E/F Super Hornet), Lockheed Martin (F-16), MiG ( MiG-35 et MiG-29), Saab (JAS-39 Gripen) et EADS (Eurofighter). La bataille est donc des plus serrée pour l'avionneur français, qui peut quand même se prévaloir de certains progrès en Suisse ou aux Emirats. Des progrès qui tireront de toute manière le Rafale vers l'avant puisque, longtemps décrié pour son absence de clients hors de France, l'avion pourrait trouver prochainement preneur aux Emirats arabes unis.
Reste que cette manœuvre de déstabilisation s'ajoute à d'autres soumises aux concurrents de Dassault. Le suédois Saab avait en effet essuyé la même tactique de la part des Indiens pour la participation de son Gripen à l'appel d'offres. Mais il n'est pas plus préoccupant que la situation russe dans cette région pourtant historiquement sous influence. En effet, si les ventes de matériel russe ont augmentées en valeur absolue, les parts de marché face aux fournisseurs étrangers ne cessent de reculer. Cette semaine, le contrat de fourniture de nouveau avions ravitailleurs à l'armée de l'air indienne vient justement d'être remis en cause. Au final, le contrat avoisinant le milliard de dollars pourrait bien revenir à EADS et à son A330MRTT. Même selon RIA Novosti, la position de favori de la Russie sur l'appel d'offre pour 126 avions polyvalents pâtirait de ces mauvaises affaires.
En mettant la pression sur l'avionneur français, les Indiens auraient reçu des garanties quant aux modalités éventuelles de livraison du Rafale. Rien n'est arrivé jusqu'à nos oreilles, mais on pense évidemment aux équipements et systèmes d'arme qui pourraient équiper l'avion français. L'avion reste donc dans la course pour remporter une partie ou la totalité du contrat. Aujourd'hui l'Inde, moins touchée que d'autres pays par la crise financière mondiale, a les moyens de s'offrir du matériel cher et performant. Rien d'étonnant donc à ce que les équipes indiennes deviennent de plus en plus exigeantes avec leurs fournisseurs. Aujourd'hui, les Américains feraient tout de même la course en tête selon les sources indiennes (à prendre avec des pincettes donc).
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