Nous vous parlons régulièrement sur Aeroplans du Rafale et de ses ambitions à l'exportation mais voila qu'aujourd'hui c'est une nouvelle défaite qui semble venir ternir le tableau de chasse du chasseur français. En effet, l'Inde aurait définitivement exclue l'avion de Dassault Aviation de l'un des appels d'offres les plus importants du moment.
L'Inde souhaite en effet renouveler sa flotte de chasseurs de combat et l'offre est alléchante puisque le contrat se porterait à 12 milliards de dollars environ pour 126 appareils. Le Rafale ne partait pas favori dans cette région du monde et affrontait ses grands rivaux du moment, les chasseurs russes, américains, le frère ennemi Eurofighter et le Gripen suédois, tous encore en lice pour l'obtention de ce contrat.
Nous en parlons souvent, le choix d'un appareil de combat est intimement lié aux impératifs politiques d'un pays. Hors Dassault ne partait pas avec un avantage certain dans cette partie du monde où la France n'a pas vraiment sut entretenir son influence historique. Comme dans d'autres régions nous avons cru que l'héritage de l'histoire suffirait à nous faire apparaitre tout naturellement comme une nation incontournable. Pendant ce temps, en Inde comme ailleurs, des pays comme la Russie ou les Etats-Unis s'affairaient à instaurer des relations d'influence sur le long terme. Aujourd'hui le choix de l'Inde se fera certainement entre un chasseur russe ou américain et ce n'est pas un hasard puisque ces deux pays se sont imposés comme une étape nécessaire au développement de la nation indienne. Une nation au fort potentiel et qui voit notamment sont voisin chinois progresser avec crainte. Et ceci sans parler des tensions avec le Pakistan voisin ou des troubles intérieurs.
Les raisons invoquées ce 16 avril par le ministère indien de la Défense pour le retrait du Rafale sont avant tout techniques. En effet, l'avion français n'aurait pas répondu à tous les critères imposés par New Dehli. En février pourtant, le secrétaire d'Etat à la défense et aux anciens combattants Jean Marie Bockel s'était dit confiant pour que les Indiens évaluent de façon objective les qualités du Rafale. Il semblerait que ce ne fut pas tout à fait le cas, le Rafale étant l'un des appareils les plus aboutis du moment. Il semblerait aussi que le Rafale continu de payer son manque de références en terme opérationnel. Une raison qui ne sera bientôt plus acceptable tant le Rafale commence à être reconnu sur les théâtres d'opérations du monde entier.
Les compétiteurs restant en lice sont évidement américains (Boeing -avec son F/A-18E/F Super Hornet- et Lockheed Martin avec le F-16), russes (MiG et ses MiG-35 et MiG-29) mais aussi le Gripen suédois et l'Eurofighter Typhoon d'EADS, de BAE Systems et de Finmeccanica qui serait une bonne nouvelle pour l'industrie européenne de défense s'il était choisi. Pour le Rafale, même si la nouvelle est aujourd'hui largement diffusée, n'oublions pas que Dassault Aviation n'a toujours pas déclaré avoir été officiellement mis au courant par les autorités indiennes. "A ce jour, le GIE Rafale international" - qui regroupe Dassault, le motoriste Snecma et l'électronicien Thales- "n'a reçu aucune information en ce sens des autorités indiennes", a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'avionneur. "Les autorités françaises s'informent actuellement auprès de leurs homologues indiens pour en savoir plus", a poursuivi ce porte-parole. Ce ne serait pas la première fois qu'une telle tentative de mise sous pression serait opérée.
Enfin, et pour terminer sur une lueur d'espoir gardons à l'esprit qu'en 2007 Dassault discutait d'un contrat annexe pour la vente de 40 Rafale en dehors de ce magnifique appel d'offre. Une solution qui pourrait permettre à New Delhi de diversifier ses approvisionnements en armement. Un armement en majorité d'origine américaine et russe, je vous renvoie vers tous les contrats d'armement signés récemment ou non. Avis aux spéculateurs.
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