Nous avons de plus en plus de détails sur la stratégie mise en place par l'avionneur russe Sukhoï pour la commercialisation de son futur jet régional SSJ-100 mais voila une nouvelle qui va lever un certain doute quand à la future commercialisation de l'avion. En effet, l'italien Finmeccanica (détenu à 32,45% par l'état italien) vient d'acquérir 25% de la société de commercialisation du SuperJet ce qui pousse encore un peu plus le développement de cet appareil dans le domaine de la coopération internationale.
Malgré les déclarations faites par l'exécutif russe quand à la monté en puissance de l'industrie aéronautique de leur pays comme vecteur de puissance, force est de constater que cette montée en puissance n'est pas à 100% russe mais se fait grâce au concours de nations étrangères. Nous avons déjà vu Sukhoï traiter avec des industriels européens mais voila que c'est le quart de la société qui vendra le futur SSJ-100 qui vient de passer sous contrôle italien.
Rappelons tout de même que la coopération entre la Russie et l'Italie dans le domaine de l'aérien n'est pas nouvelle. Rien que dans l'affaire du rachat d'Alitalia, le gouvernement italien se sera servi de ses bonnes relations avec Vladimir Poutine pour faire pression via Aeroflot sur les autres compagnies en lice pour ce rachat.
Beaucoup de voix commencent tout de même à s'élever quand à la commercialisation imminente du SuperJet dans un contexte mondiale difficile. Sur ce secteur en particulier, les compétiteurs déjà nombreux et bien implantés souffrent. Le brésilien Embraer a annoncé pour la première fois des résultats en net replis. Le canadien Bombardier peine à écouler ses appareils et notamment le CSeries dont nous parlions il y a quelques jours. Une compétition qui peut mettre en avant une antériorité certaine, peut-être même une supériorité technologique et surtout une réputation. Rien d'étonnant donc que même les russes commencent à douter du bien fondé de cette démarche d'autant plus que les chinois qui auraient put être un très gros client auront bientôt leur propre appareil sur le segment des jets régionaux, l'ARJ21. Dans tous les cas cette opération est une bonne chose pour l'Europe qui rentre de plein pied dans l'industrie aéronautique russe. Une industrie de plus en plus ambitieuse et qu'il faudra surveiller de près dans les années à venir.