C’est finalement en 2025, que le vénérable Alphajet devrait prendre sa retraite des forces aériennes françaises. L’avion de conception franco-allemande (Dassault-Dornier) est aujourd’hui dévolu à la formation des pilotes. Nul n’ignore également son engagement auprès de la Patrouille de France (PAF).
Cependant, le premier prototype de l’Alpha Jet a prit son envol le 26 octobre 1973. L’appareil n’est donc pas tout jeune même si certains exemplaires profitent d’un programme de mise à niveau. Mais comme nul n’est éternel, ce symbole de l’industrie aéronautique européenne va devoir passer le flambeau. Et cette dernière question reste d’ailleurs toujours en suspend, alors que l’AEJPT (Advanced European Jet Pilot Training) tourne, comme il est de coutume avec les projets communs, au vinaigre.
La fin de vie programmée de l’Alpha Jet.
Le 13 avril, un Alpha Jet de la PAF s’est écrasé aux abords de la piste de l’aérodrome de Plan de Dieu où la patrouille de France s’entraîne quotidiennement. Si le capitaine Sylvain Courtot a une nouvelle fois démontré du grand professionnalisme des pilotes français, cet accident rappelle que l’avion n’est pas des plus récents. L’incident est d’ailleurs du à un problème technique sur l’appareil.
En service depuis 40 ans, l’avion d’entrainement de l’armée de l’Air va devoir suivre une cure de modernisation. Pour cause, son retrait du service actif est désormais prévu à l’horizon de 2025.
Pour permettre aux élèves pilotes d’évoluer dans de bonnes conditions, l’avionique et l’électronique embarquée vont devoir se mettre à niveau. Une cure qui n’a rien d’exceptionnelle, puisque les appareils belges et égyptiens ont eux-aussi été modernisés. Rappelons au passage que l’avion a été construit à environ 500 exemplaires et, est utilisé par une dizaine de pays différents. Un succès commerciale incontesté et qui aura bien failli aller jusqu’à conquérir le marché américain.
Un programme de mise à niveau pour aller jusqu’en 2025.
C’est pour cela que le 31 décembre 2007, la DGA a notifié à Thales et à Dassault (filiale SABCA) un contrat évalué à 22,6 millions d’euros. L’engagement porte sur vingt appareils, qui recevront des équipements semblables aux Alpha Jet belges. A savoir, une centrale de navigation inertielle couplée avec un récepteur GPS, un viseur tête haute et un système HOTAS (Hands On Throttle And Stick) soit en bon français, les 3M (Main sur Manche et Manette).
Cependant, le programme a pris du retard. Le premier avion modernisé devait être livré avant la fin 2009. Mais la qualification du prototype est attendue en ce début d’année 2010 ce qui devrait permettre une livraison du dernier appareil modernisé pour la fin 2011. En fin de carrière, l’Alpha Jet pourra alors se vanter d’avoir servi pendant plus d’une soixantaine d’années. Un bel âge pour un appareil d’exception.
La relève sera difficile et n’est pas attendue avant 2020.
Pour ce qui est de la relève, nous verrons dans un prochain article que certains pays européens ont mis leurs besoins en commun pour créer le programme dirigé par l’Agence Européenne de Défense et dénommé AEJPT soit « Advanced European Jet Pilot Training ». Or, comme souvent, le programme a pris beaucoup de retard et réserve son lot de surprises. Ainsi, nous verrons que l’appareil qui semble pour l’instant le mieux placé pour remplacer notre Alpha Jet national est le M-346 fabriqué par une filiale de Finmeccanica, Alenia Aermacchi. Mais le Hawk de BAe n’a finalement pas dit son dernier mot, le tout subissant des pressions diverses.
Michael Colaone.
A lire aussi : Qui remplacera le valeureux Alpha Jet ? Le point sur l'AEJPT.