En Bref - Cette nuit, le lanceur européen Ariane 5 fut victime d'une anomalie rare. Alors que la séquence du lancement s'était jusque là déroulée de manière optimale et que le décollage semblait se faire à l'heure prévue, l'allumage des Etages d'Accélération à Poudre (EAP)  n'eut pas lieu alors que le moteur Vulcain était quant à lui déjà démarré. C'est l'ordinateur de bord qui aurait interrompu la séquence suite à la détection d'un problème dans les 7 secondes qui suivent l'allumage du moteur cryogénique. Ce phénomène s'était déjà prodit une fois : lors du premier vol d'Ariane 1, en 1979.

Pour ceux qui suivaient en direct ce lancement, ce fut un moment désagréable puisque les habitués se sont très vite rendu compte que quelque chose n'allait pas. Un long et lourd silence s'est installé dans la salle de contrôle Jupiter 2 suite à cette anomalie, et la retransmission en direct fut interrompue après un court discours de Jean-Yves Legalle, le directeur d'Arianespace.

Nous nous sommes vite posés la question de la réutilisation possible ou non du lanceur, puisque le moteur Vulcain a désormais été utilisé. Cependant, le CNES nous a confirmé que le Vulcain peut resservir puisqu'il est toujours testé au moins une fois sur banc d'essai avant le lancement. Il faudra toutefois faire une investigation avant de pouvoir le décréter de nouveau apte à un tir. Le problème est donc probablement à chercher du côté des EAP ou des logiciels de contrôle. Le lanceur et les satellites, qui sont pour l'instant sécurisés, vont donc être reconduits sous peu vers le Bâtiment d'Assemblage Final en vue de résoudre ce problème avant une nouvelle date de tir. Ce lancement devait être le 201ème d'une Ariane et le 2ème de l'année pour Arianespace.

C'est là tout ce que nous pouvons dire sur cet étrange phénomène dont nous avons été témoins ce soir. Aeroplans suivra bien évidemment cette affaire de près et vous tiendra informé de la suite des évènements. Arianespace se retrouve une nouvelle fois en avant alors que la société européenne place la sécurité de ses lancements avant tout. Ce tir est d'autant plus symbolique qu'il devait placer en orbite une masse record pour le lanceur. En avoisinant les 10 tonnes au décollage, V201 est en plus chargé avec un satellite d'un nouveau client émirien mais aussi d'un satellite stratégique pour un pays en fort développement, l'Afrique du sud.