Jusqu’à la semaine dernière, l’Inde n’inquiétait pas beaucoup. Ses objectifs étaient tellement ambitieux qu’ils paraissaient totalement irréalistes.
Mais la situation a subitement changé quand, moins de deux semaines après la fin des prises d’otages de Bombay, les autorités ont annoncé qu’elles allaient développer un vaisseau spatial en coopération étroite avec la Russie.
Jusqu’à maintenant, l’Inde ne s’était pas montrée très agressive dans le domaine des vols habités. Sa seule incartade se résumait à un vol de courte durée réalisé en 1984 dans le cadre d’une coopération avec l’Union soviétique. Plus récemment, en janvier 2007, l’Organisation indienne pour la Recherche spatiale, l’ISRO, avait procédé à la mise en orbite et à la récupération d’une petite capsule (SRE).
A ce moment là, l’Inde a égalé l’Europe dans le domaine de la rentrée atmosphérique. Le Vieux Continent n’a en effet réalisé lui aussi qu’une seule et unique expérience, et c’était en 1998.
La mission SRE devait être la première étape d’un vaste programme devant mener à un vol habité autonome à l’horizon 2014. Un objectif pour le moins ambitieux pour un pays qui ne possède pas de lanceur lourd, et encore moins d’une technologie suffisamment éprouvée pour se lancer dans une telle aventure.
Qu’à cela ne tienne ! Les Indiens ont décidé qu’ils ne regarderaient pas éternellement leurs voisins chinois agiter leurs drapeaux au-dessus de la Planète bleue. Si l’Empire du Milieu utilise la technologie russe pour narguer le monde depuis l’Espace, pourquoi ne pas en faire autant ?
Lors de la visite en Inde du Président Dmitri Medvedev, au début du mois de décembre, les deux pays ont signé une déclaration d’intention (MoU) visant à réaliser un plan en deux étapes.
Premièrement, un cosmonaute indien devrait voler à bord d’un Soyouz russe en 2013. Et deuxièmement, l’ISRO développera une version indigène dudit Soyouz, qui effectuera un premier vol depuis le sous-continent en 2015.
Ce « nouveau » vaisseau sera capable de voler pendant une semaine avec deux cosmonautes à son bord, et il reviendra en amerrissant dans l’océan indien. On ne sait pas à l’heure actuelle s’il permettra d’effectuer des sorties dans l’Espace ou s’il disposera d’un système d’amarrage lui permettant, par exemple, de rejoindre le Station Spatiale Internationale.
Après la Russie, les Etats-Unis et la Chine, l’Inde risque donc fortement de devenir la quatrième puissance mondiale à se lancer dans le vol habité. L’Europe se verrait donc reléguer à la cinquième place… au mieux !