La 196ème fusée Ariane, qui est aussi la 52ème Ariane 5, devrait décoller mercredi soir à 22h45 (heure de Paris) du Centre Spatial Guyanais. Le lanceur L554 emportera en orbite de transfert géostationnaire les satellites Rascom-QAF1R et Nilesat 201.
Le projet Rascom-QAF1 trouve ses origines plus d'une décennie en arrière. En 1992, suite à une étude menée par plus de 600 experts venant de 50 pays africains, il serait à la fois souhaitable et envisageable de doter le continent d'un réseau de télécommunications propre, et ce pour des coûts de lancement et d'exploitation raisonnables.
C'est suite à ce constat que 45 pays se sont alliés pour créer la société Rascom. Elle doit mettre en place un satellite en orbite géostationnaire, ainsi que des infrastructures au sol pour recevoir et dispatcher les signaux.
Mais elle a bien du mal à réunir les 180M$ nécessaires au développement du satellite, et elle n'y parvient qu'en novembre 2001. L'objectif est alors de réaliser le lancement en 2004 ( !). Des complications se présentent alors, car la position visée, à 2,8° Est, est déjà occupée par Intelsat, et l'Etat français est propriétaire de la position voisine 2,9°E.
Lors du Salon du Bourget de juin 2003, Alcatel Space annonce fièrement avoir remporté le contrat de construction du satellite pour la somme de 150M$. En échange de ce contrat, l'électronicien français est entré au capital de Rascom.
Notons que Rascom-QAF1 sera, avec le satellite militaire français Syracuse-3A, le premier à être équipé de la nouvelle « avionique-4000 » d'Alcatel, qui permet un gain de masse de 40kg. La mise en orbite est maintenant programmée pour 2006. Elle aura finalement lieu en 2007, au sommet d'une Ariane 5 ECA (V180), mais une fuite d'hélium réduira la durée de vie du satellite. Un second exemplaire, destiné à le remplacer, est commandé à Alcatel, devenu entre temps Thales Alenia Space. C'est lui, baptisé Rascom-QAF1R (R comme Remplacement), qui sera lancé ce soir sur le Vol 196.
Un satellite au pays des pyramides
De son côté, Nilesat 201 est le quatrième satellite de la société égyptienne Nilesat. Les deux premiers avaient été lancés par des Ariane 4 en 1998 et 2000 (V108 et V131). Le troisième n'était autre que le satellite européen Hot Bird 4, racheté à Eutelsat et rebaptisé.
Contrairement à ses prédécesseurs, le modèle n°201 n'a pas été construit par EADS Astrium, mais par Thales Alenia Space qui, ce soir, va donc tenter un joli doublé.
C'est tout le mal que l'on souhaite à Thales, ainsi qu'au CNES, à Arianespace, à Astrium et à l'ensemble des équipes impliquées dans la réalisation de cette mission ! On rappelle que le lancement pourra être suivi en direct sur le site internet d'Arianespace.