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Reportage - Une fois n’est pas coutume, Aéroplans change (en partie) de dimension et vous propose une immersion au cœur du naval militaire. Déjà présente à l’édition 2010, une partie de l’équipe de rédaction s’est rendue dans les allées de l’édition 2012.

La dernière édition du salon Euronaval s’est tenue à Paris du 22 au 26 octobre 2012. Comme les éditions précédentes, celle-ci était organisée sous le haut patronage du Ministère de le Défense et du Secrétariat Général de la Mer, et organisée par le GICAN.

 

 

Vous pouvez aussi consulter les photos sur notre galerie Flickr : 

http://www.flickr.com/photos/aeroplans/sets/72157632027294179/

Une industrie française qui maintient le cap

L’industrie navale militaire française en chiffres – incluant les systèmes d’armes embarqués et les aéronefs – ce sont : un chiffre d’affaires annuel de 5 milliards d’euros, 25 000 employés sur le territoire national. Les activités navales ont contribué pour 55% des exportations d’armements françaises ces cinq dernières années. Les industriels français – par ailleurs technologiquement bien avancés sur ce secteur – comptent bien conserver les meilleurs chiffres possibles, tout en faisant face à des contraintes budgétaires fortes et à des nouveaux acteurs dans le monde. 


Le Ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian s’est rendu au Bourget le mardi 23 au matin afin d’inaugurer le salon. Devant un parterre rempli de journalistes et de délégations officielles – ces dernières étant particulièrement présentes sur le Salon cette semaine là – le Ministre a annoncé que les programmes majeurs (FREMM, Barracuda, torpilles MU90, version navale du NH90) seraient protégés « malgré les contraintes budgétaires ».

Les partenariats stratégiques – Brésil et Inde notamment – doivent être maintenus, a-t-il affirmé, alors que dans le même temps les industriels s’adaptent à ces nouveaux entrants, marchés porteurs et exigeants à la fois. Pour cela, les industriels sont bien conscients de l’importance de s’adapter aux demandes à l’export, et du maintien de capacités de R&D élevées.

Les drones en perte de vitesse ?

Si nous avions pensé que les drones à usage maritime étaient « sous représentés » en 2010, ils l’étaient encore plus cette année. En effet, seuls quelques acteurs du secteur étaient présents – et encore moins d’acteurs non européens. Mentionnons IAI, qui proposait de suivre « en live » un vol du Heron 1 version maritime comme acteur non européen. Les acteurs américains n’exposaient aucun de leur modèle.

camcopter_AdroitLe système de Schiebel – le Camcopter S100 – était bien présent, via plusieurs stands. En effet, si l’on parlait beaucoup du Camcopter chez DCNS il y a deux ans (voir notre précédent article), on le pose sur le pont de l’Adroit en maquette sur le Salon (Schiebel le met aussi en scène de son côté), et celui-ci a déjà fait l’objet de tests à bord de l’OPV. Avant de s’abîmer en mer  en août 2012…

Chez Sagem, aucune annonce n’a été faite concernant le Patroller, un drone MALE qui cherche des débouchés à l’export, jusqu’à présent sans succès. La réussite à l’export de ce projet est pourtant l’une des conditions du maintien de l’activité drone de Sagem, comme cela avait été déclaré par Philippe Petitcolin en juin 2012.

Difficultés accrues pour l’accès au marché, diminution des budgets, manque de maturité de certaines technologies ? Certains de ces paramètres pourraient expliquer le manque d’entrain à venir exposer des solutions qui pourtant pourraient se montrer de plus en plus nécessaires en conditions maritimes.

Côté plateformes navales, la tendance européenne est à la production de plateformes multi-missions et modulaire. Prenons l’exemple des FREMM, dont une version «Extended Range » a été exposée par DCNS. La FREMM-ER propose des capacités de défense aérienne développées. La gamme Gowind (corvette Gowind combat et OPV Gowind L’Adroit) évolue également, puisque DCNS travaille sur une plateforme dédiée à la guerre des mines. Les corvettes Gowind combat sont déjà des frégates légères, capables de traiter des menaces aériennes, de surface et sous-marines. La gamme OPV Gowind L’Adroit remplit les missions de protection maritime et de sécurité, et peut donc emporter Euronaval 2012 a aussi vu le « retour du canon », offrant une autonomie plus importante à certaines navires jusque là moins lourdement armés. La capacité d’emport d’hélicoptères et de drones navals est également une composante obligatoire de ces plateformes.

Le démonstrateur D2AD conçu par Thales et DCNS a permis une trentaine d’appontages du « Little Bird » sur la frégate Guépratte de fin septembre à début octobre (voir également l’article de Mer et Marine).

Les USV en phase de développement

Restons dans le domaine du non habité, avec les « Unmanned Surface Vessel », ces navires (pour l’instant) de taille modeste capables de se déplacer sur l’eau sans pilote à bord.

L’entreprise israélienne Rafael exposait sa nouvelle génération de « Protector », un navire de 11m, déjà utilisé par la Marine israélienne, un client civil et d’autres marines dans le monde, d’après l’entreprise. L’USV serait capable de prendre en charge différentes missions, de la protection des infrastructures critiques à la sécurité maritime.

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D’autres industriels (le Singapourien Zycraft par exemple) présentaient des solutions de ce type, destinés à des usages civils et militaires. Reste à savoir à travers quelles législations ces plateformes peuvent être intégrées au trafic maritime.


L’Atlantic fait peau neuve

Côté Atlantique 2, des modifications nécessaires étaient attendues depuis longtemps. L’avion de PATMAR est aujourd’hui utile à diverses missions, parmi lesquelles la lutte anti-sous marine, le recueil de renseignements à des fins diverses.

En inscrivant le programme de modernisation dans le projet de loi de Finances, la France fait le choix de rester le seul pays européen à conserver la maîtrise complète de ses moyens de patrouille maritime.

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Dassault Aviation, Thales, DCNS et le Service Industriel de l’Aéronautique (SIAé) vont être les industriels de ce chantier. Radar, système acoustique, boule optronique, consoles, font partie des équipements qui vont être changés. L’avion sera entièrement vidé. Aucune modification de la structure extérieure n’est toutefois prévue.


Toute la flotte n’est pas concernée, toutefois la modernisation de 22 avions permettrait de maintenir les capacités de patrouille jusqu’en 2030, date à laquelle un nouveau moyen de PATMAR verra le jour. Mer et Marine consacre un article spécial à la modernisation de ces avions.

Droits photos : David Terranova