Petite mise-à-jour pour ceux qui atterriraient là par hasard. Red Flag est un exercice militaire aérien qui se tient dans le Nevada, aux Etats-Unis. A partir des bases de Nellis et d’Eielson, plusieurs pays alliés s’affrontent dans des conditions très proches du combat réel sur un terrain de jeu grand comme la Suisse. Cet exercice grandeur nature se déroule depuis 1975 et constitue l’exercice le plus impressionnant et le plus crucial pour les pays engagés. Beaucoup qualifient que c’est l’exercice le plus décisif juste avant… la guerre.
Red Flag est avant tout un exercice qui permet aux différentes forces armées qui y participent de se mesurer aux autres pays ainsi qu’à la toute puissance américaine. Pour cette session, les français volaient avec des pilotes sud-coréens, indiens et bien-sûr américains. Cet été, l’armée de l’air française alignait 4 Rafales du 1/7 Provence. Premier Red Flag pour le fleuron de nos forces armées, les Rafales biplaces au standard F2+, embarqués des missiles Mica IE/EM et des armes propulsées à guidage inertiel AASM/GPS (leurs poids étaient simulés par 3 bidons de kéro de 1200 litres). Avec deux sorties quotidiennes (une de jour, une de nuit), le Rafale a put démontrer l’ampleur de ses talents au sein du dispositif d’attaque Blue Air composé d'en général 60 avions.
Premier objectif pour le Rafale.
Il est convenu que pour tout exercice avec des forces multinationales, les capacités de nos appareils ne sont pas maximales. Par exemple, le rayon maximal de localisation des radars est bridé. Ceci pour ne pas divulguer ces données sensibles aux autres nations. Malgré ceci, notre appareil devait une fois de plus démontrer qu’il était parfaitement compatible pour les exercices multinationaux (et notamment avec les américains). En outre, les Rafales biplaces ont eut l’occasion de démontrer une nouvelle fois la polyvalence de l’appareil, la qualité de nos matériels (notamment la bombe AASM et le pod de restitution et d’échange de données en temps réel.). Les américains ont d'ailleurs eut du mal à dissimuler leur attrait pour ces nouveaux équipements. Red Flag est aussi un moyen pour eux d'observer en direct les progrès fais par les forces invitées.De plus, la qualité d’entrainement de nos pilotes et navigateurs officiers systèmes d’armes a également été mise à l'épreuve. Nos pilotes avaient la lourde tâche de faire mieux que leurs camarades étrangers qui évoluaient sur SU-30MKI, F-15E Strike Eagle et F-15K Slam Eagle, F16 et compagnie. Pourquoi cette pression supplémentaire pour un exercice déjà difficile ? Pour que de potentiels clients du Rafale à l’exportation puissent se rendre encore plus compte que l’appareil français se confronte à ces blockbusters des industries russe et américaine sans rougir. Pour avoir une chance de se vendre, le matériel doit montrer que sa technologie ainsi que ses capacités en vol sont égales voir supérieures à celles de ses concurrents.
Deuxième objectif.
Le Rafale marque des points depuis des mois face à ses concurrents. Déjà pendant son warm-up face aux F-16 américains, les pilotes étaient quasiment euphoriques. Les résultats du dernier NATO Tiger Meet étaient également encourageants. Des exercices conjoints comme avec l’armée de l’air grecque (Aegean Gust) en Mai sont toujours un succès. La récente invitation en Juillet de la Navy pour venir s’entrainer sur le porte-avions nucléaire Théodore-Roosevelt est aussi une marque d’intérêt de la part de nos alliés. Au cours d’un Joint Task Force Exercice, les pilotes ont put affronter le F-18 E Super Hornet, fleuron de l’aéronavale US. Se mesurer, aux meilleurs, fait encourageant pour nos pilotes, un gage de puissance pour les autres nations. Mais rien de mieux pour vendre un avion de combat que de le voir exceller sur un théâtre d’opération. Espérons que les éloges formulées par les forces en présence sur la base de Kandahar où évoluent les Rafales en Afghanistan nous portent chance. Gardons à l’esprit que l’élément déclenchant du succès commercial du Mirage 2000 fut la victoire de l’armée de l’air israélienne en 1967.
Cependant, les seules raisons techniques et de démonstrations ne sont pas seules en cause pour expliquer l’échec commercial du Rafale. La suite, au prochain épisode !
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