La presse s'est faite l'écho de l'évolution récente de la vie politique qui vient de plus en plus soutenir l'industrie aéronautique. Cette semaine le président de la République française, Nicolas Sarkozy est en visite dans certains des pays du Moyen Orient les plus importants quand on parle de vente. Et c'est bien de vente dont nous sommes en train de parler concernant l'avion de combat multirôles Rafale. Après de multiples échecs, il semblerait que l'industrie française passe clairement à l'offensive et ce, au grand jour. En vue, des marchés plus ou moins importants en terme de volume mais symboliques.
Dans le viseur, le sultanat d'Oman qui désire aujourd'hui remplacer ses Jaguar en fin de carrière. M. le président a souligné qu'Oman souhaite aujourd'hui moderniser son armée et cela passera donc par le renouvellement de sa flotte de combat. Aujourd'hui, Oman aurait les moyens de s'offrir l'avion français qui correspondrait aux besoins militaires du sultanat. En effet, le contexte géopolitique est de plus en plus incertain dans la région ce qui motive des programmes d'équipement militaire. De plus, le Jaguar déjà de conception franco-britannique a parfaitement réalisé sa mission et permet à la France de partir dans les favoris pour la fourniture d'un nouvel avion. Un contrat d'une douzaine d'appareils aurait était invoqué.
Dans une région du monde où l'accord politique est primordial pour la vente même de matériel militaire, la visite de Nicolas Sarkozy est la bienvenue et prend de court les autres pays potentiellement en compétition même si Barack Obama a effectué une tournée ici-même durant sa campagne. La France très active dans la région ces derniers mois est politiquement dans une position solide pour vendre ses avions. Cependant, au Koweït la situation est un peu plus compliquée. Les besoins sont là puisque la trentaine de Mirage F1 sont aujourd'hui quasiment hors course. Point positif, le cheikh Jaber al-Sabah s'est dit intéressé par le Rafale et ce pour la constitution de deux escadrilles (entre 14 et 28 appareils). Mais voila, comme toujours la vente d'un avion de combat est sujette à des facteurs divers et variés. Les américains ont une influence particulièrement active au Koweït. Suite à une histoire commune plutôt chargée, on ne citera que l'intervention américaine suite à l'invasion iraquienne. Un passé commun qui sera un meilleur moyen de pression que toute visite politique aussi brillante soit-elle. Mais la délégation française a abattue une carte qui semble plutôt judicieuse si elle développée par la suite. En effet, le président français souhaite non pas remplacer les américains mais être un partenaire privilégié aux côtés des Etats-Unis. La compétition est rude.
A Oman, la situation est un peu similaire puisque l'influence historique anglaise est bien là. Mais les efforts consentis par la diplomatie française dans le Golfe (visite fréquentes, base à Abu Dhabi, position équilibrée entre Israël et les pays arabes, la position prudente face à l'Iran.) pourrait bien jouer en la faveur du Rafale. Nous avons déjà parlé de la situation aux Emirats Arabes Unis qui pourrait ouvrir la porte. Au Koweït un partenariat stratégique global est en court et pourrait donc concerner le Rafale. En Oman, nous n'avons plus qu'à espérer que tout le monde travaille dans la même direction dans un pays où peut-être plus qu'ailleurs, une bonne connaissance du pays est primordiale. A priori Dassault Aviation a décidé de mener une grande opération de lobbying et d'influence dans le Golfe. On se demande peut-être pourquoi cela n'a pas était fait bien avant même s'il est facile d'imaginer que ce genre d'opération est longue à mettre en place. Dans tous les cas, qui peut encore douter que pour vendre un avion de combat on peut se passer d'un soutient politique sans faille ?
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