Aeroplans - EADS D IPA 7 with 6xLGB and 4xAMRAAM and 2xsidewinder from Manching, GermanyAnalyse - A Ankara, le consortium EADS n'a pas froid aux yeux et a pour ambition de vendre deux esquadrons d'Eurofighter. L'avion de chasse européen fabriqué par EADS, BAE Systems et Finameccanica s'est déjà bien vendu et ne compte visiblement pas s'arrêter là. Au-delà d'une simple vente qui serait tout de même bien vue en ces temps de crise, c'est une nouvelle version du chasseur qui est proposée à la Turquie.

Depuis quelques années, la Turquie entre de plein pied dans le club des nations qui développent des programmes de défense ambitieux. Alors que l'Europe tente le concept inédit de la relance par la morosité, le voisin turc propose lui des programmes importants dans lesquels l'industrie locale doit avoir une place importante.

 

Aeroplans - GAF Eurofighter's of JG-73 air-air refuelling with a A-310 MRTT. The aircraft have IRIS-T and drop tanksL'Eurofighter 2020 co-développé avec la Turquie.

Appréhendant ce marché avec opportunisme, le consortium européen EADS ne fait donc pas que proposer une vente de grès-à-grès ou même des transfert de technlogies importants. Au menu, le développement en commun d'une nouvelle génération de l'avion de chasse baptisée Eurofighter 2020.

Si le nom ne fait pas rêver, le programme est lui ambitieux. En ligne de mire, la vente éventuelle d'une quarantaine d'avions. Une offre dont les Italiens ont pris les reines au tavers d'Alenia Aeronautica. La coopération avec la Turquie s'inscrirait dans les 30 à 40 ans à venir.

Une présence importante d'EADS en Turquie.

Après différentes coopérations dans les satellites ou les hélicoptères, EADS s'attaque à un marché croissant avec intelligence. Sa filiale Eurocopter aura déjà marqué des points et compte bien continuer sur Aeroplans - ITAF EF2000 Typhoons formating with NATO AWACS. Both aircraft are from Grosseto, Italy of 9 Squadron and have drop tanks and IRIS-T missilessa lancée dans le pays. En face se profile néanmoins des offres aggressives, notamment celle portée par AgustaWestland en partenariat avec Sikorsky Aircraft pour un contrat de 109 helicoptères. Dans le domaine spatial, ce sont les Italiens qui tirent les marrons du feu avec un contrat pour la fabrication d'un satellite militaire turc pour Telespazion en partenariat avec Thales. Enfin, MBDA n'est pas en reste avec son entreprise commune baptisée Eurosam avec Thales.

L'Eurofighter contre le F-35 a toutes ses chances.

L'Eurofighter qui vole déjà en Italie, Espagne, Royaume Uni, Allemagne, Autriche et en Arabie Saoudite est l'avion européen de quatrième génération le plus vendu. En Turquie, il se heurtera néanmois au choix d'Ankara de s'engager dans le progrmme américain Joint Strike Fighter. Le pays est ainsi l'un des clients du F-35 mais un porte parole d'EADS rapportait à la presse que les deux appareils seraient en fait complémentaires. Le F-35 serait plus taillé pour des engagements air-sol tandis que l'Eurofighter est un appareil conçu pour le combat air-air. Dans un contexte géopolitique difficile, la Turquie ne peut sacrifier l'une ou l'autre capacité.

Aeroplans - EADS CASA DA6 flying from Getafe, Spain. It is loaded with sidewinder missilesCette nouvelle flotte d'Eurofighter, si elle existe un jour, viendrait remplacer un effectif de F-4E Phantom veillissant. Si Ankara décidait de ne pas poursuivre avec l'Eurofighter, il y a fort à parier qu'une commande additionnelle d'une vinghtaine de F-35 serait officialisée. Cependant, le désir de développer une industrie aéronautique nationale est fort en Turquie et la proposition d'EADS a toutes les chances de faire mouche.

Dans le reste du monde.

L’Eurofighter ne veut pas s’arrêter au seul contrat turc et met les gaz en Inde. L’appareil européen est arrivé en tête des évaluations techniques de l’armée de l’air indienne. Il devance pour cela les F-16IN, F-18, MiG-35 et Rafale pour cet appel d’offre visant à fournir un appareil de nouvelle génération à l’IAF. Certaines sources indiquent que les F-16IN et MiG-35 sont d'ores et déjà hors course. Ce contrat est évalué à 8 milliards d’euros pour 126 avions et serait le troisième plus gros contrat de l’histoire de l’Eurofighter. Le Rafale lui n’est en Inde qu’en position d’outsider même si le français tient bon notamment grâce à un fort lobbying sur les forces armées encouragé par l’expérience des Mirage 2000H. Le ministère indien de la défense devrait prendre sa décision dans « quelques mois ».

Le Rafale, qui tient d’ailleurs le haut du panier au Brésil où l’avion fabriqué par Dassault Aviation pourrait remporter le gros lot et son premier contrat export. Alors que seuls le Rafale et le Gripen étaient Aeroplans - BAE Systems DA4 landing with brake chute at Warton, England. The aircraft is loaded with ASRAAM and AMRAAM missilesparfois considérés comme possibles vainqueurs du contrat brésilien, Boeing s’est lancé dans une entreprise désespérée. En effet, les Américain proposent finalement à Embraer de produire des F-18 sur le territoire brésilien. Nous savons que le Rafale tient justement la corde grâce aux donations technologique concédées par la France. Reste que les premières informations à ce sujet font seulement état d’une usine qui fabriquerait certaines pièces et procèderait à l’assemblage final. Ils seraient alors loin de satisfaire au désir brésilien de consolider la croissance de l’industrie locale et de son avionneur fétiche, Embraer. Le président Lula, partisan de la solution Rafale doit normalement annoncer le nom du vainqueur pour 36 avions de chasse avant son départ le 31 décembre 2010. Le nouveau ministre de la défense français, Alain Juppé, a lui déclaré espérer de « bonnes nouvelles dans les semaines à venir. »