Aeroplans - Mig29 tirant un AA10Alors que la situation au Proche Orient est relayée par la presse du monde entier, le conflit israélo-palestinien a quelque peu caché les mouvements russes dans cette partie du monde. La nouvelle annoncée conjointement par l’Etats libanais et par le service de coopération technique et militaire fédéral russe est intéressante. La Russie s’est en effet engagée à fournir gracieusement 10 chasseurs de combat MiG-29 au Liban. Une nouvelle évidement accueillie avec la plus grande froideur par ses voisins syriens ou israéliens. Les MiG-29 sont aujourd’hui en train d’être réparés puis préparés pour l’exportation. La date de remise au Liban n’a pas encore était communiquée.

 

 

 

Aeroplans - Carte du liban

Alors que l’armée libanaise demandait à la fois aux russes et aux américains de bien vouloir l’aider à s’équiper en matériel de défense antiaérien, le Liban se voit aujourd’hui virtuellement doté d’une force de frappe aérienne. Cette demande faisait suite au conflit israélo-libanais de juillet 2006 au cours duquel les avions de Tsahal avaient bombardé pendant 34 jours différentes infrastructures libanaises. Ces derniers jours, l’aviation israélienne a violé l’espace aérien libanais au cours de l’opération plomb durci. Le Liban a également formulé un besoin de frappes aériennes lors de son affrontement avec le groupuscule islamiste de Fatah al Islam (Nahr Bared, nord Liban).

 

La supériorité israélienne est bien connue dans la région est évidement redoutée. L’armée de l’air juive est dotée d’une flotte de F-16, F-15, de chasseurs bombardier IAI Kfir, F-4 Phantom II et d’avions d’attaque au sol Douglas A-4 Skyhawk. Ceci sans compter ses avions de support et ses hélicoptères de combat ( AS 565 Panther, AH-64 Apache, MD500 Defender, AH-1 Cobra.). Si aujourd’hui, cette supériorité était remise en cause (même si 10 appareils ne sont qu’une menace partielle) par une armée de l’air libanaise plus forte, l’équilibre de la région changera très certainement.

La livraison de ces 10 chasseurs d’occasion nom de code OTAN Fulcrum d’une valeur de 30 millions de dollars US chacun permet aux russes d’augmenter leur sphère d’influence dans la région. Après des échecs locaux dont le plus probant est certainement leur présence en Afghanistan (1979-1989), les russes semblent réactiver leurs alliances dans la région. Tout à chacun aura put remarquer que la Russie a aujourd’hui mis en place une stratégie d’accroissement de puissance qui se traduit aujourd’hui dans le don de ces avions au Liban et peut-être même dans l’avenir à la Syrie. En effet, la donation des MiG-29 ne semble être qu’un premier pas pour les russes. Cette offre pourrait bien être assortie à des chars de combats dans ces deux pays.

Aeroplans - Formation de F16 et de MIG-29Tout ceci ne plait évidement pas aux forces américaines. D’une part, la Russie fait toujours l’objet d’une étroite surveillance dans un système où la guerre froide n’a pas tout à fait disparue des esprits. Le général David Patraeus, chef de l’US Central Command s’est récemment rendu à Beyrouth pour mettre en garde le gouvernement libanais contre tout achat d’armements lourds d’origine russe. La raison officielle étant la peur que ce matériel ne tombe aux mains du mouvement chiite Hezbollah. Les américains sont assez mal placés au Liban concernant la fourniture de matériel militaire. En effet, la proposition US de fournir l’armée de l’air libanaise en F-16 (Equivalent au MiG-29) ne semble pas satisfaire les autorités locales. Pire, la fourniture d’hélicoptère de combat Cobra pourrait être refusée par Beyrouth en raison de leur vétusté et du cout de leur entretien. Côté armée de terre, les américains se seraient engagés à fournir des M60 Patton.

Ces arguments sont quand même à mettre ne relation avec la récente décision du chef de l’aviation russe qui a cloué au sol tous les appareils MiG-29 russes. Ceci suite au crash en Décembre de l’un d’entre eux en Sibérie, tuant son pilote. Un autre appareil s’étant écrasé un mois auparavant.

Le Liban serait donc en train de devenir un nouveau théâtre d’affrontement entre les forces américaines, russes, israéliennes et syriennes. La Syrie étant elle aussi en discussion avec Moscou pour la fourniture d’armements lourds. Dans cet affrontement entre puissances, c’est une nouvelle fois l’équilibre de la région qui est remis en cause. Moscou affirmant œuvrer pour la stabilisation du pays du Cèdre.