En Bref : Malgré les pressions américaines observées dans Wikileaks invitant la Bulgarie à ne pas considérer un appel d’offres international pour renouveler sa flotte de chasseurs de combat, le pays lance aujourd’hui une première consultation auprès d’industriels européens et américains. S’affronteront ainsi Lockheed Martin, Boeing , Saab, EADS et Dassault Aviation pour un petit contrat qui a cependant le mérite d’exister.
Un milliards de levs, soit un peu plus de 500 millions d'euros, seront donc a priori attribuées à une nouvelle flotte d’avions de chasse pour les besoins de la Bulgarie. Rentrent en compétition le F-16 de Lockheed Martin, le F/A-18 de Boeing, le Gripen de Saab, l’Eurofighter du consortium européen EADS et le Rafale de Dassault Aviation. Suivant les premières déclarations faites par Sofia, la commande portera sur huit appareils. Reste cependant que l’on ne sait pas encore très bien si les appareils seront neufs ou d’occasion.
Des lettres adressées aux autorités compétentes en France, Allemagne, Suède et aux Etats-Unis veulent évaluer les compétences disponibles pour fournir du soutien logistique, de l’équipement, de l’entrainement, des solutions financières, un schéma d’exploitation et bien d’autres détails. La requête telle qu’elle semble être exprimée vise huit appareils multirôles neufs ou d’occasion. Pour le moment Sofia souhaite développer son offre avant de peut-être lancer un appel d'offres en 2012.
Côté fournisseurs, on peut évidement imaginé que le F-16 n’aura aucun problème pour fournir une solution qui satisfasse aux besoins Bulgares. L’appareil est à la fois toujours en production et dispose d’un stock important d’appareils sur le marché de l’occasion. De plus, les Américains sont présents dans le pays depuis la chute du bloc soviétique et entretiennent leur influence. Reste que la décision de Sofia semble démontrer d'une certaine autonomie. Mais Boeing aussi sera surement très agressif. Le spectre de la fin de production du F-18 est un sujet d'inquiétude à Seattle. La fin de l'activité liée aux chasseurs de combat serait un revers et une perte de savoir-faire pour le groupe. L'obtention du contrat pour les nouveaux ravitailleurs de l'armée de l'air américaine permet néanmoins de souffler un peu mais la domination de Lockheed Martin et de Northrop Grumman sur le segment pourrait lui être fatale.
En Suède, le Gripen a lui aussi de sérieux problèmes de production. Depuis quelques mois Saab est très agressif sur les marchés export. Le chasseur a cependant une belle carte à jouer dans le pays. Nous appelions d'ailleurs récemment l'Union Européenne a soutenir sa démarche dans un pays voisin, la Roumanie. L'avion est en effet adapté aux besoins bulgares et peut se prévaloir d'un prix relativement attractif. De plus, Saab peut se sentir pousser des ailes alors que l'Etat suédois aurait ouvert des discussions pour un remplaçant au Gripen que l'on nommera pour le moment "Super Gripen".
Enfin peu de choses sur les chances de l'Eurofighter ou du Rafale. Si le contrat serait un bon point surtout pour le chasseur français, on voit mal comment le prix de l'appareil pourrait rivaliser avec des F-16 d'occasion. De plus, la carte européenne ne semble pas faire rêver ces pays qui sont las des confusions internes et des mésententes. Côté russe on n'aura pas été sélectionné pour ce premier tour de consultation. Ceci alors que Moscou a évidement exprimé son intention de le faire.