Le futur avion de transports des armées européennes est un projet ambitieux. En effet, il sera propulsé par les turbopropulseurs les plus puissants jamais construits en Occident. Les quatre moteurs TP400 de ces avions sont mis au point par le consortium EuroProp International constituait des quatre plus grands constructeurs de moteurs européens : ITP (Espagne), MTU Aero Engines (Allemagne), Rolls-Royce (Grande-Bretagne) et Snecma (France). Des petits bijoux qui aujourd’hui mettent en péril l’avenir de l’appareil multimissions.
L’OCCAR (La Délégation Européenne pour l’Armement) vient en effet d’annoncer au gouvernement allemand premier acquéreur de l’A400M que le programme souffrait d’au moins 18 mois de retard. Le premier vol était prévu pour l’été dernier, il est reporté à l’été 2009 au mieux. En cause, la mauvaise gestion du programme de développement des moteurs. Ce programme aurait été lancé trop tard. Aujourd’hui, les problèmes majeurs sont la mise au point du logiciel de synchronisation des hélices et l’installation sur banc d’essais C130 Hercules, un appareil conçu pendant les années 50. A ceci vient évidement s’ajouter les mises-à-jour demandées par les armées qui aujourd’hui s’accumulent au retard global.
Compte tenu des coûts de développement qui aujourd’hui nuisent à la rentabilité du programme, EADS demande à ses clients de bien vouloir être patients et ne surtout de ne pas demander de pénalités de retard. Dans le cas contraire, le programme pourrait tout simplement être arrêté.
Une fois de plus, l’Europe démontre qu’elle est capable de penser un avion tout à fait remarquable et parfaitement adapté aux nécessités des armées. Cependant, à cause de précipitation et de manque de moyens, un projet tel que l’A400M se retrouve en sursis alors que cela aurait pu être évité. Le bon sens des armées clientes ne devrait cependant pas compromettre l’accouchement de cet appareil, naturellement voué à un bel avenir que ce soit en Europe aussi bien qu’à l’exportation.