L’actualité est chargée pour la compagnie britannique Virgin Atlantic et toutes ses petites sœurs de part le monde.

Après les fusions opérées par United Airlines avec Continental Airlines et celle peut-être à venir entre British Airways et American Airlines, la compagnie anglaise doit faire face à de nombreuses contraintes dans son développement.

Du coup, c’est une valse de fusions qui pourraient prochainement animer la vie de Virgin Atlantic mais peut-être aussi de Virgin Blue.

L’empire aérien de Virgin s’est étendu dans le monde à la vitesse grand V : Virgin Blue, V Australia, Virgin America et bien-sûr Virgin Atlantic, la marque de Richard Branson donne du fil à retordre aux grands noms du secteur.

Elle s’affirme comme un acteur de plus en plus incontournable sur certains marchés comme en Australie ou sur les liaisons transatlantique entre les Etats-Unis et le Royaume Uni. Alors, comment la compagnie va-t-elle faire face aux remous qui ont changé le visage du transport aérien mondial ? Elément de réponse avec deux grosses fusions qui pourraient avoir lieu dans les mois à venir.

Virgin Atlantic face à la consolidation des cieux européen et américain.

Depuis quelques mois, on peut voir le milliardaire Richard Branson, propriétaire de Virgin Atlantic multiplier les déclarations pour tenter de stopper ou de ralentir les fusions qui font suite à l’ouverture du ciel entre l’Europe et l’Amérique du Nord. Cet accord de ciel ouvert à notamment favorisé la création de plusieurs alliances. Le but affiché étant de favoriser la concurrence pour le bien des consommateurs.

Pour Virgin, il s’agit là du cœur de l’activité de la compagnie. Virgin Atlantic Airways a été créée en 1984 suite au rachat de British Atlantic Airways qui effectuée des vols en direction des îles Malouines. Dès lors, elle s’est lancée sur des vols entre New York et Londres. Aujourd'hui, c'est la deuxième compagnie long-courrier du Royaume Uni derrière British Airways. Sa flotte composée de B747 et d’A340 est détenue à 49% par Singapore Airlines.

Cependant, pour Richard Branson ces mouvements vont à l'encontre des règles de la concurrence et entraineraient une hausse des tarifs. Au début du mois de mai, UAL Corp , maison mère d'United Airlines, a annoncé le rachat de Continental Airlines pour 3,17 milliards de dollars (2,4 milliards d'euros) afin de donner naissance à la première compagnie aérienne mondiale. Mais pour Virgin, ce n’est pas là la menace principale. En effet, ce sont les mouvements opérés par la compagnie britannique British Airways qui inquiètent.

British Airways devrait finaliser sa fusion avec la compagnie espagnole Iberia d’ici la fin de cette année. Mais pour les Anglais qui doivent jongler avec les différentes grèves de leur personnel, il faut continuer la consolidation pour sortir de la crise la tête haute. C’est ainsi que British Airways a déclaré vendredi 21 mai espérer qu'une alliance commerciale avec American soit approuvée par le département américain des Transports et l'Union européenne d'ici l'été. L'ensemble pourrait alors générer un chiffre de d'affaires de 5 milliards de livres (5,9 milliards d'euros) par an.

"Une fusion est l'une des options envisageables si British Airways et American Airlines reçoivent un feu vert", a déclaré à Reuters une porte-parole de Virgin Atlantic. En fait, dans le cas d’un rapprochement entre BA et AA, Virgin pourrait ne pas avoir le choix pour survivre. Du coup, certains pensent que la compagnie réfléchirait à un rapprochement avec le géant allemand Lufthansa.

Lutter face au géant australien Qantas.

Quand Virgin s’est lancée à l’assaut du marché australien, la compgne nationale Qantas était là pour s’opposer à toute incursion étrangère. La compagnie est d’ailleurs la seule à avoir réussi la création d’une filiale low-cost, Jet Star. Une filiale qui vient directement s’opposer à la menace Virgin.

Le groupe britannique est présent à la fois sur les lignes domestiques et internationales en Australie. Depuis février 2009, V Australia a fait son apparition pour contrer la main mise de Qantas sur les vols internationaux. La compagnie a effectué ses premiers vols entre Sydney et Los Angeles. Aujourd’hui, elle dessert la ville californienne depuis Brisbane et Melbourne grâce à ses B777-300ER. Ses appareils se rendent également aux Fidji, en Thaïlande, en Afrique du sud et au Royaume Uni.

Mais c’est plus généralement Virgin Blue qui donne des sueurs froides à Qantas. La compagnie qui exploite des liaisons domestiques australiennes et du Pacifique s’est notamment lancée dans une bataille médiatique acharnée avec sa grande rivale. Mais ce n’est pas tout puisque Virgin Blue et Air New Zealand ont déposé un dossier auprès des autorités de régulation australiennes et néo-zélandaises le 3 mai pour obtenir l’autorisation de collaborer sur les liaisons trans-tasmaniennes.

Les deux compagnies souhaitent pouvoir se concerter lors de la mise en place de nouvelles routes et de produits sur les lignes entre leurs deux pays, partager leur code et mettre en commun leur programme de fidélisation. Cette alliance ne porterait toutefois que sur les liaisons trans-tasmaniennes et pas sur les liaisons domestiques de chacune. Aucune prise de participation n’est non plus envisagée. La décision des autorités de régulation devrait être rendue d’ici la fin de l’année.

Tenter une incursion en Afrique.

En attendant une éventuelle fusion, Virgin Atlantic continue de se développer et ce, notamment en Afrique. La compagnie britannique s’apprête en effet à inaugurer une nouvelle liaison vers le continent : elle desservira Accra à partir du 24 mai grâce à un A340-300.

Accra deviendra alors la cinquième destination de Virgin Atlantic en Afrique. Elle est présente sur le continent depuis 1996 vers Johannesburg, Le Cap, Lagos et Nairobi. Rien à voir donc avec le réseau africain d’Air France par exemple mais une vraie démonstration de la volonté britannique d’étendre ses activités vers ce continent. A ce sujet, aucune information quant à un rapprochement entre la compagnie française et Virgin Atlantic n’a été communiquée.

En 2004, le groupe Virgin avait pris 49% d’une nouvelle compagnie créée sur les cendres de Nigeria Airways. La compagnie avait alors pris le nom de Virgin Nigeria Airways. Son hub était l'aéroport Murtala Mohammed International Airport de Lagos. Elle opérait surcinq Boeing 737-300 et deux Embraer 190. Cependant, l’aventure a pris fin en 2009 lorsque la compagnie britannique a retiré ses parts dans sa filiale nigériane, qui a depuis été renommée Nigerian Eagle Airlines.

La stratégie d'expansion de Virgin dans le monde de l'aérien est donc confrontée à des succès comme à des défaites. Cependant, l'inovation alliée à une stratégie marketing aggressive font de Virgin une marque sur laquelle il faudra continuer de compter. Pour Airbus et Boeing, les compagnies du groupe ne sont pas des clients anecdotiques.

Virgin Blue a annoncé le 1 er avril qu'elle avait signé un accord avec Boeing portant sur l'acquisition de cinquante 737-800. La commande pourrait atteindre jusqu'à cent cinq monocouloirs. Ils devraient être livrés à partir de juin 2011 et jusqu'en 2017. Virgin Blue a également posé des options sur vingt-cinq 737-800 supplémentaires. Ces nouveaux avions remplaceront des appareils plus anciens et serviront à ouvrir de nouvelles liaisons profitant ainsi de la reprise.

Enfin, chez Virgin Atlantic on a confirmé l'acquisition de six A330-300 le 11 janvier. Cette annonce confirmait l'annulation sur les six A340-600 que l'avionneur européen devait encore lui remettre. La famille A340 ne compte plus à présent que trois clientes pour sept appareils. Iberia doit recevoir deux A340-600, Kingfisher compte deux A340-500 en commande et Airbus Executive & Private Jets doit remettre trois A340-500 VIP à des clients privés. Chez Virgin Atlantic qui exploite six A340-300, dix-neuf A340-600 et douze Boeing 747-400 c'est surtout l'annonce du renouveau. Au delà, la compagnie va aussi recevoir six A380 et vingt-cinq B787 Dreamliners.