L’invasion Red Bull continue. Nous avons pour la plupart en mémoire le récent coup d’éclat de la marque de sodas en France qui lui a permis de commercialiser sa boisson phare. Par cette porte désormais ouverte, c’est toute l’armada Red Bull qui veut aujourd’hui conquérir l’hexagone. Est-ce pour nous déplaire ? Par vraiment !
La fin du championnat 2008 de la Red Bull Air Race s’est déroulée à Perth, Australie et a vue la victoire de Hannes Arch. Une saison riche en sensations sur un parcours de toute beauté. Les concurrents se sont en effet offerts des destinations de rêve : Abu Dhabi, San Diego, Detroit, Rotterdam, Londres, Budapest, Porto et Perth. Une course sur 3 continents et qui a fait la part belle à la voltige aérienne.
Le principe de la course est assez simple. Il s’agit depuis 8 ans d’un championnat de vitesse pratiqué avec des appareils monomoteurs. En général des Edge 540, Extra 300
ou des MXS. Les pilotes sont parmi les plus grands spécialistes de la voltige mondiale. Red Bull avec ses partenaires Seat et Breitling les attirent en leurs offrants un cachet qui leurs permets de financer leurs avions ainsi que l’équipe de maintenance. Tous les autres frais sont pris en charge par l’organisation et ne sont pas des moindres. Pour chaque changement de lieu de course, Red Bull affrète un B747 Cargo qui fait le trajet en binôme avec une quarantaine de containers par bateau. La course en elle-même a généralement lieu près ou sur un court d’eau et est balisée par des pilonnes remplis d’air. Ces portes de couleur doivent être passées à l’horizontale pour les bleues et à la verticales (Virage à 90°) pour les rouges. La course est chronométrée et chaque erreur de parcours vous inflige une soustraction de points. Au menu on trouve par exemple une chandelle, un 360°/720°/1080° ou un « demi huit cubain ». Je vous renvois vers des liens utiles : Les règles de la course puis une vidéo sympa.
Même si l’épreuve est retransmise en direct dans plus de 45 pays, la Red Bull Air Race n’est pas connue en France. Jusqu’à il y a encore peu de temps la majorité des français ne connaissaient d’ailleurs pas Red Bull. Cependant, avec l’entrée en lice de la boisson énergisante polémique, la Red Bull Air Race pourrait bien voir le jour en France d’ici l’année prochaine. En effet, le limonadier autrichien (enfin notons tout de même que 51% des parts sont détenus par la société thaïlandaise TC Pharmaceuticals mais le marketing fait office de livre de foie chez Red Bull) pourrait bien créer l’événement chez nous. Plusieurs villes sont d’ailleurs pressenties comme des lieux particulièrement bien adaptés à la course : Paris, Lyon, Marseille, Cannes, Bordeaux et d’autres. Pas de panique, les écrans géants et les simulations 3D sont fournis par les organisateurs.
Il ne reste plus qu’à savoir si les autorités nationales encourageront cette nouvelle épreuve en France. Une manifestation qui peut potentiellement rassembler, 1,5 million de personnes comme se fut le cas encore cette année. Notons que les frais à dégager pour la ville organisatrice sont inférieures à ceux pour une étape du tour de France (c’est quand même moins la classe…) et que le bilan des courses écoulées à travers le monde est plutôt bon. En 8 ans d’existence, on ne déplore aucun incident, l’organisation Red Bull étant particulièrement attentive aux conditions d'évolution des avions. Le public présent a pourtant quelques mètres des épreuves n’est pas en danger et profite du spectacle dans d’excellentes conditions. Ecologiquement, l’épreuve est certainement la plus propre de toutes les épreuves de sports mécanique avec un bilan carbone très bas. Si la législation le permettait, de simples jerricanes suffiraient pour faire voler les avions. En espérant que les maires français ne suive pas l’exemple de Régis Labeaume, maire de Québec qui ne voulu plus de la course au profit d’une séance de Crashed Ice.
La présence d’un pilote français est quand même à signaler au sein de la dream team Red Bull Air Race. Nicolas Ivanoff a cette année terminé le championnat en 9ème place et compte bien remettre le couvert l’année prochaine. Il a évolué sur un Extra 300, ce même appareil utilisé aujourd’hui par l’équipe de voltige de l’armée de l’air. L’année prochaine, notre pilote souhaiterait un Edge 540, moins puissant mais plus léger et plus maniable.
En France, l’invasion Red Bull ne fait certainement que commencer. Après avoir fait plier de manière très intelligente les autorités pour sa boisson gazeuse, la marque va une nouvelle fois devenir un évènement (et non pas créer l’événement) pour le plus grand plaisir des passionnés comme des amateurs de sensations fortes. La Red Bull Air Race serait également un bon moyen pour redynamiser l’image d’une industrie dans un pays qui a aujourd’hui besoin de rêver un peu plus. « It gives you wings » ?