Analyse – Deux projets sont à signaler en Asie comme étant potentiellement domageables pour l'industrie européenne dans le domaine des avions de ligne turbopropulsés. D'aucun connaissent l'appétit croissant des pays émergeants d'Asie pour le monde de l'aéronautique et de la Défense. La Chine en tête présente de multiple projets depuis quelques années.
Mais des pays qui sont déjà à la pointe de la technologie montrent eux-aussi le bout de leur nez. C'est le cas de la Corée du sud qui, elle-aussi, proposera certainement un appareil de 90 sièges dans un avenir proche.
Avec l'ambition affichée de devenir les successeurs des Bombardier Q400 et autre ATR 72, ces jeunes loups ont du pain sur la planche.
Ceci surtout au regard des difficultés techniques qui se présentent à une nation comme la Chine. Un autre programme, l'ARJ21 est désormais attendu pour le troisième trimestre 2011 au plus tôt suite à des problèmes de design. si les avions chinois vont embarquer beaucoup de technologies occidentales, force est de constater que l'industrie locale a beacoup de mal à les intégrer. Un bon point en faveur des candides.
La Corée du sud monte en puissance.
La Corée du sud foisonne de projets aéronautiques. Son appareil d'entrainement T-50 s'illustre avec peut-être un contrat remporté face à Finmeccanica et son M-346 aux Emirats arabes unis. L'affaire n'est pas terminée. Ceci sans parler de son projet de chasseur de dernière génération qui pourrait se faire en collaboration avec d'autres pays, peut-être même avec le Japon.
Dans le domaine des avions turbopropulsés, des études donnent naissance à un appareil de 90 places identifié comme un programme stratégique pour l'industrie sud-coréenne. Reste que l'approche est pragmatique puisque Séoul est à la recherche d'un partenaire ayant une réelle expertise et un savoir faire pour concrétiser ce projet. Les yeux sud-coréens se sont évidement tournés vers les Etats-Unis, mais aussi vers l'Europe.
L'Europe se positionne notamment avec EADS.
Nous le disions, ce futur appareil coréen viendra en concurrence plus ou moins directe de l'ATR 72. Or, le consortium EADS est l'un des détenteur d'ATR. Au lieu de se lancer dans une concurrence frontale qui s'est trop souvent montrée désastreuse pour les Occidentaux - à la culture du combat déclinante - EADS semble privilégier une approche coopétitive. Un "Memorandum of Understanding" avec l'undustrie sud-coréenne a été signé. Par ce biais, le consortium met un pied dans l'indutrie locale qui présente par ailleurs un fort potentiel sur plusieurs segments (avions de combat, drones, espace, etc.). C'est aussi une manière d'encadrer le développement d'un futur concurrent potentiel d'une toute autre manière que ce qui a pu se voir en Chine.
Au-delà de l'attitude d'EADS, la politique joue son rôle avec ambition. L'Europe et la Corée viennent en effet de signer un accord de libre-échange dont les négociations ne sont pas encore tout à fait achevées. Le texte, jugé comme "le plus important jamais conclu par l'Europe avec un pays" par Manuel Barroso, offre un tremplin vers l'Asie. L'accord supprimera les barrières douanières et non douanières entre les deux zones et ce, à partir de juillet 2011.
En attendant, le gouvernement soutient fortement le projet avec une étude conceptuelle annoncée pour l'année prochaine et financée à hauteur de 10M$. Reste encore à surmonter des défis tel que le choix du motoriste. Pratt & Whitney semble de plus en plus dans l'impasse avec des moteurs qui n'évoluent plus suffisament vis-à-vis des attentes des clients. Ils sont d'une manière générale soit trop gros, soit trop gourmands.
Le Chinois Avic Aircraft continue de multiplier les projets.
En Chine, Avic est lui aussi à la recherche d'un motoriste occidental. L'avionneur discuterait avec Pratt & Whitney et Rolls-Royce dans le cadre de ses études sur le MA700. Un revirement de situation pour Avic dont la politique réservait ces discussions au seul Pratt & Whitney. Cependant, les opportunités peuvent être limitées pour Rolls qui ne peut pas fournir une solution en l'état pour un appareil de 76 sièges. Le développement d'une nouvelle solution paraît abérante pour un seul et unique client.
L'appareil est censé rentrer en service en 2014. Cependant, il n'est pas prioritaire dans les liste des tâches chinoises, dominée par l'ARJ21 et le C919. Reste que le marché sur ce type d'avion est limité pour les motoristes. En Corée, les avions seront utilisés sur des routes à destination de la Chine et du Japon. Dans le meilleur des cas, chaque compagnie voudrait en posséder une dizaine. Korea Aerospace Industries, qui serait logiquement le superviseur pour l'industrialisation de l'avion, souhaiterait en plus des moteurs performants, avec une consommation de 15% inférieure à l'offre existante.