Lors de sa dernière visite en février dernier dans le Golfe, le président Nicolas Sarkozy a rendu publique le désir du Koweït d'étudier l'achat de Rafale pour son armée de l'air. Une étude qui pourrait bien aboutir sur l'achat de 12 à 28 appareils et dont la deadline a été fixée pour la fin de cette année. Un nouvel espoir pour le chasseur français qui profite de l'engouement pour le matériel militaire hexagonal dans la région. Des propos confirmés le 13 mars par le vice-premier ministre et ministre koweïtien de la Défense, cheikh Jaber Moubarak Al-Hamad Al-Sabah : « Nous aimerions beaucoup les avoir (Rafale) au sein de nos forces armées », a-t-il ainsi déclaré lors d'un point presse.
Les relations entre la France et les pays du Golfe tendent effectivement à se renforcer ces derniers mois. Les annonces de coopération se font de plus en plus courantes et concernent de plus en plus des matériels critiques tels que les technologies liées au nucléaire ou à l'aviation de combat. Les voisins du Koweït sont eux-aussi en pourparlers avec la France et notamment pour le Rafale. Plusieurs contrats et accords ont été signés, notamment à Bahreïn, avec la ratification d'un accord de coopération militaire et une déclaration conjointe dans le domaine du nucléaire civil. L'achat de Rafale a également été évoqué avec Oman pour le remplacement des vieux Jaguar.
Pour le pays, la modernisation de sa flotte de combat commence à devenir urgente. En effet, ses Mirage F1 sont cloués au sol et la modernisation de sa flotte de F18 est actuellement jugée comme trop onéreuse. Vous l'aurez remarqué, le Koweït a déjà l'habitude de travailler avec Dassault Aviation puisqu'un passé commun les unis déjà via les Mirage F1. Comme beaucoup d'autres clients, le Koweït semble satisfait de la vie des Mirage. Un bon terrain d'évolution pour les équipes françaises mais attention à ne pas partir gagnant d'avance dans ce qui reste un fief des Etats-Unis ou encore du Royaume-Unis. Ceci même si nos deux pays sont depuis 1992 liés par des accords de défense qui permettent aux deux nations de développer leur concertation politique sur les crises du Proche et Moyen-Orient tout comme sur la crise financière mondiale. De plus, les deux chefs d'Etat ont également précisé que la coopération entre les deux pays sur le domaine énergétique allait augmenter dans les mois à venir. Toujours est-il que le Rafale a fait bonne impression : "Les équipements sont d'excellentes qualité, les techniciens koweïtiens sont revenus admiratifs" a ainsi déclaré le ministre koweïtien de la défense.
Autre point politique, le Koweït commence comme d'autres nations de la région à essayer de sortir un peu de la suprématie américaine. En temps normal, la mise à niveau des F18 ou l'acquisition d'autres appareils américains auraient été tout à fait logique mais aujourd'hui, c'est bien avec la France que le Koweït est en train de traiter. Habitué à la double nationalité de son matériel militaire, le pays semble tenir à cette double provenance d'autant plus qu'elle lui permet de s'émanciper des Etats-Unis que l'on sait être assez impliqué dans la géopolitique de la région.
Cependant, si la vente de Rafale serait une bonne chose, le Koweït pourrait aussi être le pied de biche d'un contrat plus important, les Emirats Arabes Unis. Dans cet autre pays du Golfe, les discutions vont bon train pour l'achat d'une soixantaine d'appareils mais un des problèmes récurrent reste le retraitement de ses Mirage 2000-9. On pourrait donc imaginer que le Koweït reprenne les Mirage 2000 des Emirats qui pourraient alors s'équiper en Rafale.
Ainsi, les discutions qualifiées de "très approfondies" et "assez avancées" entre Nicolas Sarkozy et l'émir du Koweït, Cheikh Sabah al-Ahmad al-Jaber as-Sabah pourraient bien aboutir à l'acquisition par le pays de nouveaux avions de chasse français. Un contrat qui pourrait d'ailleurs s'ajouter à la vente de frégates et d'un système de défense anti-missiles.
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