qui nous vient cette fois du Ministre de la Défense brésilien, Nelson Jobim. "L'armée de l'air brésilienne, qui compte se doter d'avions de chasse, penche en faveur du Rafale, construit par le groupe français Dassault Aviation, malgré un coût plus élevé que celui de ses concurrents", a-t-il déclaré mercredi.
Des propos rapportés par l'agence Reuters et qui viennent confirmer de récentes rumeurs. Rien de nouveau donc dans la finale de l'appel d'offres que se livrent le Rafale, le Gripen du Suédois Saab, et le F/A-18 Super Hornet de l'Américain Boeing. Cependant, cette nouvelle annonce conforte les observateurs dans la bonne tenue du chasseur français dans les derniers tours de l'appel d'offres pour la première tranche de 36 appareils sur un total qui pourrait atteindre la centaine d'avions.
Des propos que M. Jobim continuera d'appuyer lors d'une audience devant le Congrès brésilien annonçant que le chef de l'armée de l'air avait une préférence pour le Rafale. Ce dernier estime que le Rafale "est plus en cohérence avec la politique de défense du pays, malgré son coût". Les transferts de technologies restent un élément central du dossier. Si le Rafale est aujourd'hui le grand favori, c'est aussi parce que les Français sont prêts à beaucoup de sacrifices sur cette question.
Cependant, nous avons vu aujourd'hui même que les concurrents n'ont pas baissé les bras. Outre une nouvelle attaque informationnelle du suédois Gripen, les Américains restent motivés. Lors de la même audience, Jobim a indiqué que les Etats-Unis et le Brésil s'apprêtaient à signer un accord de renforcement de la coopération militaire, qui sera le premier de ce genre entre les deux pays depuis plus de 30 ans. "Je cherche à faire en sorte, avec le secrétaire américain à la Défense Robert Gates, que l'accord soit signé lundi à Washington", a dit Jobim. La guerre pour remporter ce contrat n'est donc toujours pas terminée et tous les coups sont permis surtout quand on se souvient de l'aversion de Washington pour les avions français.
En attendant, l'AFP déclare qu'une plainte vient d'être instruite au Brésil au sujet de cet appel d'offres. Le juge Jose Alfredo de Paulo Silva aurait accepté la demande d'un citoyen brésilien qui argumenterait que le choix de l'avion français irait contre tous les principes économiques du pays.
Le choix du Rafale est annoncé comme politique même si l'appareil ne doit plus démontrer de son excellent niveau de performances. Le juge doit maintenant faire son enquête pour savoir si la réponse relève du civil ou non. L'annonce d'un gagnant est en tout cas repoussée à une date inconnue.
Michael Colaone.